Le remake a le vent en poupe. Ce mercredi 8 décembre, Steven Spielberg sort West Side Story dans nos salles obscures, 60 ans après l’original de Jerome Robbins. Le génial réalisateur de E.T, de Minority Report et de Jurassic Park n’a-t-il plus d’inspiration pour créer une œuvre originale ? Profite-t-il tout simplement de la mode des remakes ? Ou bien ajoute-t-il une véritable plus-value à la comédie musicale de 1961 ? Enquête (non, je déconne).
Après Dune, et juste avant Highlander, c’est donc au tour de West Side Story d’être revisité par un grand chef du septième art. Un peu comme si, dorénavant, tout avait été écrit, comme si tous les plans possibles et imaginables étaient déjà mis en boîte et que l’on ne pouvait plus rien inventer. J’avoue que, sans être un grand spécialiste de cinéma, je trouve cela triste d’imaginer les grands réalisateurs réfléchir à quel film réadapter plutôt que d’être totalement créatif. Quiconque a vu le Predators ou le Freddy de 2010, et le Ghostbusters de 2016 sait pertinemment qu’un bon film ne fait pas forcément un bon remake, loin de là !
Jean-Michel Créativité
La nostalgie, ici, n’est probablement pas innocente. Steven Spielberg a déclaré que West Side Story était le film de son adolescence et que sans lui, il n’aurait jamais fait de cinéma. La douceur de ce souvenir sur grand écran est restée dans son cœur pendant 60 longues années avant qu’il ne se décide à en faire quelque chose à son tour. Et Steevy (oui, c’est le surnom que je donne à Spielberg pourquoi ?) a beau nous expliquer que la violence entre bandes rivales et les amours interdits sont toujours d’actualité, on reste au minimum circonspect. Non mais sérieusement mon Steevounet (mais quoi ???), tu ne pouvais pas prendre exemple sur ton homologue français Dany Boon (xptdr) et écrire un film sur le covid 19 ?!? Ouais ok, mauvais exemple…
« Les mots même de remake ou de reboot me donnent de l’urticaire »
Jean-Pierre Mocky
J’entends déjà les énervés me renvoyer dans mes 22 en me disant : « mais pourquoi tu critiques un film que tu n’as pas vu, bouffon ?!? ». Non parce qu’en vrai, comme je suis plusieurs dans ma tête, j’ai une part de moi qui sait que je ne suis pas cinéphile et qui me dit : « pourquoi ne la fermes-tu pas et pourquoi ne retournes-tu pas à tes bouquins ? ». Et bien je répondrai à tout ce petit monde que nul n’est besoin d’être rugbyman pour parler de mêlées et que ce n’est pas le film que je critique, mais le principe même du remake, mec !
D’accord. Vous m’avez convaincu, les gens dans mon cerveau et les autres. Je vais aller voir le West Side Story spielbergien ! Je veux savoir ce que ce film peut nous apporter à l’aube de l’année 2022. Revisiter l’Histoire du cinéma et de la culture en général, pourquoi pas… D’ailleurs le West Side Story de 1961 n’était-il pas déjà inspiré par Roméo et Juliette de Shakespeare ? Lequel n’avait-il pas tout pompé sur Tristan et Yseult ??? Alors qui suis-je pour casser cette chaîne culturelle séculaire ? Rien ne se perd, tout se transforme… mais pas grand-chose ne se créé !