Après cinq d’absence, le groupe britannique Morcheeba revient avec un neuvième album, Blaze Away. Dans la logique des saisons, ce nouvel opus marque l’entrée dans l’été au moyen de ballades savoureuses, lancinantes et sirupeuses. Chronique d’un Whisky à la robe claire qui se consomme avec des glaçons…
Originaire de Douvres, Morcheeba est un trio composé des frères Paul Godfrey (DJ) et Ross Godfrey (guitare et clavier) ainsi que de la chanteuse Skye Edwards. Considéré comme l’un des groupes pionniers du Trip Hop, le band situe son univers à mi-chemin entre musique populaire et expérimentation sonore.
Dans la lignée des précédents LP, Blaze Away n’échappe pas à la règle. Les dix compositions de cet album oscillent entre Soul, Trip Hop et R’n’B. Le timbre avancé est paisible, voire voluptueux. Le disque, quant à lui, s’écoute aisément en couple. Il demeure parfait pour des préliminaires sensuelles.
Ainsi, le titre Never Undo – profond et servi par la voix enrobée de Skye – vient ouvrir un album au paysage musicalement varié. A travers une continuité certaine, les morceaux nous proposent des changements d’ambiance dans un style proche de la Lounge Music. Avec des tracks tels que Sweet L.A ou It’s Summertime, nous traversons avec facilité la ballade amoureuse intimiste et posée. Grâce à une rupture maîtrisée, nous changeons ensuite d’ambiance avec Love Dub, morceau à la chaleur festive avec son empreinte teintée de Reggae steady.
Puis, et sans transition, le titre Paris sur Mer surgit. Chanté en français, ce morceau est le fruit d’un featuring inattendu avec Benjamin Biolay, où ce dernier collabore avec Skye Edwards dans une chanson “à la manière” de Serge Gainsbourg. Enfin, certaines nappes demeurent plus sombres avec Free Of Debris et Mezcal Dream : cette ultime piste conclue Blaze Away par le biais d’une joute verbale improvisée, mélangeant savamment Hip Hop, Gospel et Trip Hop de la première heure.