Alors que revoilà la sous-préfète ! Nos pépites du Festival de Cannes 2021

Après une édition 2020 blanche, le Festival revient enfin. On n’a encore rien vu, mais on sait que ce sera bien.

Cannes prestige, Cannes féerie, Cannes à l’heure du grand cinéma… Tout cela bien entendu, si le beau temps et les tests PCR sont de la partie ! Je suis allé farfouiller dans la Sélection Officielle pour dénicher des films à forte teneur musicale, dont on te reparlera avec plaisir dans les mois qui viennent. So…may we start ?

Annette (Leos Carax, en Compétition pour la Palme d’Or)

Holy Motors c’était il y a presque 10 ans déjà. Revoilà Leos avec un film musical qui réunit deux habitués du Festival : Adam Driver et Marion Cotillard. C’est bien simple, les deux comédiens présentaient des films sur la Croisette presque tous les ans durant la dernière décennie. Il était donc fatal qu’ils se rencontrent un jour et le résultat balance déjà des paillettes tout en te broyant le coeur dans une bande-annonce fulgurante. On savait Marion douée pour le chant (Les Jolies Choses, Nine) et on avait eu un aperçu des talents vocaux d’Adam (Marriage Story). Vous reconnaîtrez également Simon Helberg de The Big Bang Theory. Merci les Sparks pour la B.O., maintenant on s’assoit et on attend sagement : le film sort en salles pour l’ouverture du festival (mercredi 6 juillet).

 

Benedetta (Paul Verhoeven, Compétition)

Adapté du livre Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne de Judith C. Brown, le film réunit Virginie Efira et Daphné Patakia (vue cette année dans la série OVNI(s) sur Canal+). À la musique, on retrouve Ann Dudley, la compositrice de Black Book et Elle, les précédents films de Paul Verhoeven.

 

Haut et fort (Casablanca Beats) (Nabil Ayouch, Compétition)

Cinq jeunes étudiants marocains et leur professeur font tout pour apprendre le hip-hop et le rap, mais ils se heurtent à l’opposition de leurs familles. Certaines prétendent que l’Islam interdit le chant et la danse aux jeunes filles.

Razzia

Quel bonheur de retrouver des films africains en compétition, c’est encore bien trop rare. Voici un extrait d’interview du réalisateurAujourd’hui, au Maroc, il y a des gens qui pensent que le rêve, ça n’a jamais été fait pour eux. […] Je le vois dans les quartiers populaires où j’ai monté des centres culturels avec mon ami Mahi Binebine dans la banlieue de Casablanca, et à Tanger aussi. Ces jeunes ont abdiqué sur une des choses les plus essentielles, celle de rêver, à un ailleurs possible.

C’est essentiellement dû au poids de la société et de la famille mais aussi à l’éducation. L’école n’a pas joué son rôle. Elle n’est pas la seule: les élites non plus n’ont pas joué leur rôle, elles sont égoïstes et coupées des réalités. C’est dur d’être témoin de tout cela car quand un jeune ne rêve plus, que peut-il faire d’autre que de censurer ceux qui sont autour de lui ? Or, c’est fondamental le rêve pour une société qui a envie de se projeter, d’autant qu’on ne doit pas rêver seul : on a besoin d’un rêve collectif. Et, pour pouvoir rêver, il faut avoir des espaces, des brèches dans lesquelles on peut s’engouffrer. Si ces brèches se ferment, la capacité à rêver devient extrêmement minime. Ce sont ces espaces qu’il faut se réapproprier et ouvrir. Cela fait partie des grands enjeux civilisationnels de tous ces pays qui ont grandi dans la dichotomie.

 

Titane (Julia Ducournau, Compétition)

C’était quand le dernier film de genre en compétition ? Français ? Réalisé par une femme ? … C’est bien ce qu’il me semblait. Tourné entre les deux confinements, voici le synopsis : Dans un aéroport, les inspecteurs de la douane recueillent un jeune homme au visage tuméfié. Il dit se nommer Adrien Legrand, un enfant disparu il y a 10 ans. Pour Vincent, son père, c’est un long cauchemar qui prend fin alors qu’il le ramène chez lui. Au même moment, une série de meurtres macabres met la région sous tension. Alexia, hôtesse dans un salon auto, a tout d’une victime désignée.

Une chose est sûre, on pourra compter sur Julia (Grave, Servant). On ne sait pas encore si la réalisatrice et scénariste a de nouveau collaboré avec Jim Williams :

 

The Velvet Underground (Todd Haynes, Hors Compétition)

Focus sur le groupe de rock new-yorkais porté par Lou Reed, qui a bouleversé la scène musicale des années 1960. Le film ne sortira pas en salles, mais directement sur la plateforme à la pomme.

 

Aline (Valérie Lemercier, Hors Compétition)

Le vrai-faux biopic sur Céline Dion sortira dans les salles en novembre prochain.

 

The French Dispatch (Wes Anderson, Compétition)

Un an et demi après la bande-annonce, enfin une présentation en bonne et due forme pour ce film au casting fou tourné à Angoulême. Le compositeur français Alexandre Desplat retrouve son réalisateur fétiche avec qui il a gagné un Oscar (The Grand Budapest Hotel). Plus récemment, sa B.O. de Isle of Dogs aux tons japonais était tout aussi savoureuse. Dans cet extrait du podcast « Score », il nous parle du style « dada » de son nouvel opus :

 

Jane par Charlotte (Charlotte Gainsbourg, Cannes Premières)

La « fille de » a tourné un documentaire sur sa mère pendant trois ans. Entre concerts (comme ci-dessous avec Gaëtan Roussel) et moments intimes sur deux continents, l’occasion d’évoquer le passé de Mme Birkin, son père résistant, et bien sûr aussi Serge Gainsbourg.

Bonne mère (Hafsia Herzi, Un Certain Regard)

Voici le second opus de la jeune réalisatrice qui signe ici un hommage aux femmes immigrées avec qui elle a grandi. Après Tu mérites un amour, on attend de voir si elle a pu de nouveau collaborer avec nousdeuxtheband (cette année, le groupe a déjà signé la B.O. de Madame Claude sur Netflix).

 

Le Festival de Cannes aura lieu du 6 au 17 juillet. Spike Lee est le président du Jury.

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