Sharecropper’s Son de Robert Finley, où la persévérance du vieux bluesman

Certaines carrières atypiques nous apportent une certaine fraicheur dans une industrie musicale parfois stéréotypée. L’histoire de Robert Finley fait partie de ces vies qui sortent de l’ordinaire, récit d’une surprenante révélation tardive à la manière de Charles Bradley.

Né en Louisiane il y a maintenant 67 printemps, Robert Finley découvre tôt la musique en domptant le blues, en solo ou au sein de groupes, à la force de sa guitare et de sa voix puissante. Cependant, sa route ne croise pas le succès et il doit vivre d’autres métiers (notamment charpentier, métier qu’il devra ensuite abandonner car il devient presque aveugle).

Mais finalement, il est repéré en 2015 à 62 ans par la fondation Music Maker Relief, une organisation à but non lucratif qui soutient les vieux musiciens de blues. Robert enregistre alors un premier album « Age Don’t Mean a Thing »  en 2016 puis un second « Goin’ Platinum! » en 2017, tous les deux salués par la critique.

Et quatre ans après, le bluesman nous revient avec son troisième opus « Sharecropper’s Son » et nous livre encore une petite bombe, avec Dan Auerbach des Black Keys une nouvelle fois aux platines.

Les dix chanson de l’album oscillent efficacement entre blues (Souled out on you, Make me feel alright, Sharecropper’s son, Country boy…), soul (My story, I can feel your pain, better than I treat Myself..) et même country (Country child).

Robert utilise avec justesse sa voix de baryton ou de fausset, rappelant parfois à la mémoire de son auditeur pas moins que Al Green ou Otis Redding.

Et puis cet album est très intime, le sexagénaire partageant avec nous certaines histoires de son enfance en Louisiane à une époque où la vie était rude et rustre pour un noir américain.

Alors c’est certain, « Sharecropper’s Son » ne bouscule pas les codes du genre. Mais la technique et la profondeur avec laquelle le « jeune » artiste nous livre sa musique, rend celle-ci diablement authentique et intemporel. Et permet de nous offrir un plongeon spontané et sincère dans le bas fond blues du Mississippi.

La conclusion est laissée à l’artiste lui-même qui a déclaré que « vous n’êtes jamais trop jeune pour rêver et que vous n’êtes jamais trop vieux pour vivre ». La persévérance du vieux bluesman en quelque sorte.

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