Bake Haus, le testament d’Offshore (Ewan Robertson)

Vous ne le connaissez peut-être pas, mais ce talentueux producteur d’EDM qu’est Ewan Robertson, mieux connu pour ses compositions produites sur Big Dada (Roots Manuva, Congo Natty, Young Fathers, Two Fingers, TTC, King Geedorah…), subdivision hip hop de Ninja Tune, un sous le nom d’Offshore, mérite le détour tant ses compositions sont travaillées et dépassent les cadres établis. Ce dernier nous a quitté en décembre 2012, nous délivrant une dernière pépite : Bake Haus.

offshore

Offshore, je l’ai découvert totalement par hasard, en me baladant nonchalamment sur YouTube, cliquant de manière arbitraire sur des “artistes similaires”. Voyant une image énigmatique, celle d’une femme brune, au traits flous, sur ce qui semble être un lit … ma curiosité prend le dessus, je vais écarter grand les oreilles.

Le premier son, Breeze, a l’air gentil comme tout, et pourtant…

Comment définir ce son ? Mélange d’abstract hip hop, véritable patchwork minimaliste de synthés, bruits d’ordinateurs, gros beat à l’ancienne … Mais je prends ma claque, en particulier avec ce morceau-là : Fraser. Des vagues de basses avec une guitare folle qui vous transporte vers d’autres cieux, le tout enrobé d’un beat à vous faire danser la javanaise, saupoudré de notes éparses de piano dézingué. J’ai des frissons.

Mais d’autres surprises viennent, avec des interludes beaucoup plus bruts, comme Lifes Too ou encore Venom, construction excentrique, sorte de dialogue entre une boîte à rythme et une petite cymbale sur fond de bruits parasites. Je pense aussi à Slip et son loop hypnotique…

https://www.youtube.com/watch?v=i0nPWbYgH5Q

Je vous laisse la surprise de découvrir le reste. Cet album est un véritable testament, un trésor de trouvailles qui nous offre des perspectives sur ce que peut-être la musique électronique d’aujourd’hui et de demain, un chemin tortueux mais tellement riche. Un travail de laborantin du son, voilà ce qu’est Bake Haus. Je regrette amèrement que son auteur ne soit plus parmi nous …

R.I.P Edward

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