Brandon Coleman et la leçon du professeur boogie

Si je vous dis Los Angeles. Certains penseront à Hollywood, d’autres aux Lakers et, certains aux Anges. Si vous pensez à ceux de la téléréalité, je vous invite à quitter immédiatement cet article. Vous risqueriez d’avoir une migraine à la lecture des prochaines phrases et, musicalement parlant, on est à des années-lumières des turbo-daubes que vous vous enchaînez dans l’espoir d’avoir un éclat de culture musicale. À bon entendeur, salut.

C’est bon ? On a viré les encombrants ?

On peut donc passer à la suite de l’article. On part à Los Angeles donc, mais pas pour parler de cinéma et d’un énième reboot. Non, on va parler musique. Si LA est la ville de naissance de Dr. Dre, Will.I.am ou encore de Ice Cube, c’est aussi le berceau d’un clan de moins en moins discret. Des pères de la musique plus qu’inspirés. On compte parmi eux un certain Flying Lotus qui n’est plus à présenter. C’est d’ailleurs sans doute à FlyLo que l’on doit la mise en lumière des autres membres de cette brigade du bon son. Parmi les membres, on peut citer Stephen Bruner a.k.a. Thundercat et sa basse véloce qu’on a retrouvé sur les albums du premier et qui bosse aussi avec Suicidal Tendencies (rien que ça). Il y a également le bien nommé (par Clique) Saxophoniste du rap : Kamasi Washington qu’on a entendu avec Snoop Dogg ou NAS.

Il faudra désormais également compter sur Brandon Coleman. Le nouveau héros de la brigade s’attèle au clavier. Kamasi Washington, l’a même surnommé Professeur Boogie et, dans le dossier de presse, on parle de lui comme d’un « maître du clavier, vocaliste, compositeur, producteur et voyageur astral ». Loin d’un manque de modestie, c’est plutôt un très beau résumé du boulot fourni par le professeur sur ce premier album sobrement nommé Resistance.

Dès l’ouverture de l’album, on est saisi par un truc : c’est tellement rempli de ce groove de jadis que ça déborde. Et même en n’étant pas du genre tout mielleux, il y a moyen de tomber très rapidement sous le charme. Live For Today ouvre le bal de la plus belle des manières pour nous plonger dans l’atmosphère qui fera l’album.

Tantôt dans le groove hyper calorique, tantôt une musique légèrement plus macho, Resistance est un subtil mélange de ce qui se faisait dans les années 70 – 80. Un ère où les pères de la musique laissaient leurs sons se teinter d’une allure plus robotique à base de vocoders et autre subterfuges à l’analogue. En ressortant ces machines du grenier, Coleman prend le pas de la mouvance actuelle et vient squatter les plates-bandes de groupe de Chromeo ou encore le plus connu Bruno Mars.

Il faut noter que, même si Brandon est un claviste hors pair, il n’est pas sans expérience en terme de chant. Cet album est la preuve de toute sa maîtrise du micro comme instrument. On se retrouve ainsi avec des morceaux parcourus de chants clairs et lisses mélangés à des vocodeurs plus ou moins audacieux. N’allez pas non plus imaginer que l’auto-tune désabusé des dernières années est présent. Loin de là, on lui préfère l’usage expérimenté des années passées.  avec ces chants clairs et lisses qui se mélangent aux vocodeurs.

Tout ces points font de Resistance un premier album plus que réussi, mais surtout l’annonce d’un joli parcours à venir pour Mr. Coleman. Tout l’album pourrait se résumer à un subtil mélange entre hier et aujourd’hui. Un contraste sur-exploité qui donne naissance à une véritable odyssée du funk dans laquelle on s’éclate de bout en bout.

Au final, celui que l’on résumait au clavieriste de Kamasi Washington prend largement son envol avec ce premier opus. La bande de Brainfeeder compte un nouvel allié de choix.

brandon coleman


Les liens qui vont bien pour retrouver Maître Coleman :
Sur Twitter, Bandcamp et surtout sur le site du monsieur avec une adresse qui défonce tout : brandoncoleman.love

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