Building Stories est une BD dans une boite de puzzle encombrante, aux dessins minimalistes mais au prix qui l’est beaucoup moins, ce sont là les points qui m’ont fait tant tarder à sauter le pas (Merci au père Noël sur ce coup, toi-même tu sais). L’ouvrage à pourtant une belle renommée qui le précède, de multiple prix outre-Atlantique ainsi que le prix spécial du jury à Angoulême en 2015. Chris Ware, est quant à lui reconnu comme un auteur majeur de la bande dessinée américaine. Cela ne m’a pas empêché d’attendre plusieurs mois avant de me lancer dans la lecture de cette histoire, qui pourtant me restera en mémoire bien longtemps.
Le concept de Building Stories est simple, on suit la vie d’une femme sur plusieurs « livrets » aux formats tous différents et à la temporalité non linéaire. Et c’est une réussite, un véritable chef d’œuvre ! J’ai mis deux semaines à tout lire (je ne lis mes bd que le matin au petit déjeuner), et quand j’eus atteint le fond de la boite (pas celle de mes céréales), je ressentis une vraie tristesse comme à la fin d’une série télé. L’attachement que l’on développe pour cette femme dont on ne connaitra jamais le nom, ce fait au fur et à mesure de ces petits moments de vie brillamment retranscrit. On suit ses doutes, ses erreurs, ses joies, ses peines, ses monologues intérieures. Le personnage n’est ni parfait, ni complètement en échec permanent et c’est ce qui touche. Un regard juste sur le manque de confiance en soi, sur le quotidien d’une jeune femme d’abord, d’une mère ensuite.
Ce n’est pas un livre pour toutes les bourses, mais vous ne le finirez pas en une heure, et c’est certainement un objet que vous aurez plaisir à exposer chez vous, et dont le souvenir vous poursuivra bien après la lecture. C’est mon cas.