Crobot est un groupe de Hard Rock dont le debut album, Something Supernatural, est le remède absolu à ton spleen du lundi matin. Tu sais, ce mal être profond qui te fait répondre « comme un lundi » quand ta collègue te demande « comment ça va ? »
Oubliez les jours gris, oubliez les jours tristes, branchez Something Supernatural et retrouvez la patate. Vous danserez dans votre tête, vous aurez un sourire béat dans le métro (ça changera de tous ces zombies qui tirent la gueule en pensant à leurs factures. Qui sait, vous vous ferez peut-être même remarquer par votre future âme sœur en sortant du lot des tronches de cake).
Crobot est un groupe américain qui joue d’un Hard Rock US bien couillu. La musique plaira à quiconque a un peu de bon sens et de goût pour tout ce qui touche de près ou de loin au Rock. Je ne peux rien dire pour les fans de Kenji Jirac, mais qui sait, un miracle est toujours possible.
Sorti en octobre 2014, Something Supernatural est le premier méfait du groupe et c’est purement et simplement une bombe atomique. 11 chansons taillées dans le groove pur à coup de guitare tranchante, de basse bien grasse et de batterie claquante et tonitruante. Le tout pour servir de tremplin au chant de son frontman, Brandon Yeagley.
Un groove de malade mental
La setlist est construite comme on aime, avec une attaque franche et virile sur le hit « Legend of the spaceborn killer ». Je te parlais de la chanson qui donne la patate le matin, ben tu l’as dans le casque mon gars. Intro fuzzée, chant rentre dedans, musique pêchue….t’as tous les ingrédients livrés en salade. On enchaîne ensuite sur deux morceaux tout aussi tonitruants, « Nowhere to Hide » (clip dessous) et « The necromancer ». Ensuite on pose les fusils le temps de souffler un peu autour d’une bonne IPA bien fraîche avec « La Mano de Lucifer », un morceau mid tempo à la beauté envoûtante où le groupe montre que les ballades à faire pleurer de félicité, ils savent aussi faire (il réitère d’ailleurs sur « Queen of the light » qui pousse encore plus loin le chant mélancolique et te fait courir des frissons sur tout l’épiderme tellement c’est fort). Le reste de l’album est à l’avenant, je vais pas te décliner tous les chansons, tu as compris le principe. Malheureusement, la galette souffre d’un petit défaut, une certaine répétitivité. Le gang a l’air de trouver ses recettes tellement géniales que certaines chansons sentent le recyclage : même genre de mélodies, même style de backvoice, rythmiques similaires.
Ce n’est pas un défaut rédhibitoire, Crobot fait bien le job et on ne s’ennuie pas à l’écoute de Something Supernatural, mais l’album aurait gagné à être plus concis, ramassé sur 8 ou 9 chansons parfaites, plutôt que d’en proposer 11 (12 dans la version bonus), dont une partie ressemblent plus ou moins à ce qu’on pourrait appeler des chansons de remplissage.
J’entends déjà les critiques qui vont dire que du vintage à ce point, ça tire plutôt sur l’argument marketing que sur la démarche sincère d’artistes qui croient en ce qu’ils font. Poser devant un van garé dans le désert avec un chien….oh wait!
Ce sont les mêmes qui critiquent le vintage jusqu’au boutiste de Blues Pills. Je suis aussi un peu dubitatif sur le courant vintage / revival et je ne suis pas le dernier à critiquer les Blues Pills là-dessus*. Mais Si le groupe me balance une putain de bonne musique, il peut se déguiser en curés, se peindre en noir ou porter des costumes de Télétubbies, je m’en tamponne le coquillard. De toute manière, là je vous conseille surtout d’aller écouter le skeud du quatuor. Pour les voir en live en France, il faudra attendre le Hellfest 2016.
(*) En ce qui concerne les Blues Pills, je suis convaincu que c’est une carte jouée par le management du groupe qui a tiré le côté babacool à fonds, pour distinguer le quatuor de la concurrence. Ce ne serait pas la première fois qu’une bonne idée de départ est exploitée jusqu’à l’absurde par un management en quête d’éléments différenciants. Dans un genre différent, il est arrivé la même chose aux savoyards de Blackrain. Ils avaient un look un peu Glam Cheap que leur management a poussé à l’extrême, jusqu’à ce que le groupe décide de faire table rase du passé et revienne à une apparence un peu plus Rock (sur leur dernier méfait, qui sort le 25 mars et dont je parlerai probablement plus tard).