Destroyer glisse sur le fil du rasoir avec « Hydroplaning Off The Edge Of The World »

Une errance nocturne signée Dan Bejar

Dan Bejar, alias Destroyer, revient nous susurrer des prophéties en costard froissé avec « Hydroplaning Off The Edge Of The World », un titre qui sent la nuit, la pluie et les néons fatigués. Deuxième extrait de son prochain album « Dan’s Boogie » (prévu pour le 28 mars 2025), le morceau est une errance élégante, entre spleen et groove lancinant.

Destroyer, c’est ce mec qui a toujours l’air d’avoir traversé un ouragan émotionnel, mais qui continue à marcher, l’air de rien, avec un verre (de vin blanc) à la main et une punchline cynique et classe sur le bout des lèvres. Ici, il nous emmène en promenade nocturne, quelque part entre le jazz brumeux et la pop désenchantée. Sa voix (ET LES CHŒURS) traîne sur la mélodie comme une clope consumée lentement, et le clip réalisé par Sydney Hermant prolonge cette ambiance étrange : Bejar y erre dans la nuit, tente d’avoir une posture parisienne et discute avec des corbeaux. Oui, des corbeaux (et un chat). Rien que pour ça, ça vaut le détour.  Je ne sais pas pourquoi, je trouve un lien avec le grand Baxter Dury, je ne sais pas si c’est la voix ou le coté classe. Bref vous me suivez ou pas.

Musicalement, on retrouve cette patte à la fois détachée et ultra-travaillée, cette façon de naviguer entre le kitsch et le sublime sans jamais se vautrer. C’est hypnotique, un peu désabusé, mais diablement accrocheur. Si « June » ou « Cue Synthesizer » t’avaient fait chavirer, ce nouveau Destroyer risque de t’embarquer dans ses rêveries brumeuses.

En attendant l’album, on peut déjà savourer ce titre comme un cocktail un peu amer, un peu classe, à déguster sous la pluie en regardant les phares des voitures se refléter sur l’asphalte. Ah oui et si tu aimes les chats, regarde le clip, tu vas surement aimer aussi.

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