La première version de Evil Genius est sortie en 2004, des tonnes le litres d’eaux ont coulé depuis sous des ponts pixélisés en charriant avec elles une variété incalculable de jeux de gestion. De la référence la plus sérieuse avec Cities : Skylines jusqu’à la science-fiction avec Frostpunk ou l’humour avec Two Points Hospital, il y en a pour tous les gouts et tous les niveaux d’exigence. Mais il manquait celui qui te permet de devenir le maiiiitre du moooonnnndeeee ! gnark ! gnark ! gnark ! gnark !
Toutefois, autant aborder immédiatement la question qui peut fâcher pour mieux s’étendre sur les qualités du jeu ultérieurement. Evil Genius 2 n’est finalement que le Evil Genius 1 avec les progrès techniques en plus. L’esprit n’a pas bougé et l’essentiel du game play est concrètement similaire. Heureusement, les presque deux décennies qui séparent la première version de celle-ci ont effacé toutes sensations de « déjà vu ». En tant que fan de la version de 2004, le plaisir de retrouver un bon jeu avec des meilleurs graphismes et des mécaniques améliorées est considérable. Finalement, le défaut principal de Evil Genius n’en est pas un, et celui qui dit le contraire passera par une machine à lobotomiser !
Si James Bond et le Dr No est la référence majeure de ce jeu vidéo, on peut ajouter Austin Powers ou OSS117 pour l’aspect parodique. Ainsi, depuis sa base creusée sur les flancs d’un volcan sur une île isolée, la future maitresse ou le futur maitre du monde échafaude toutes sortes de plans pour dominer les réseaux criminels internationaux. Mais pour cela, il lui faut de la main d’œuvre, de la technologie, de la science, des renseignements, beaucoup de méchanceté et énormément d’argent. Contrairement à Tropico qui annonçait sur le papier un jeu ou l’on pouvait incarner un dictateur mais qui finalement n’était qu’un city builder ordinaire sans le mordant présupposé, Evil Genius tente d’aller aussi loin que la morale familiale le permet. En effet, il ne s’agit pas d’être un méchant comme dans Hostel ou Saw mais plutôt à l’image du Doctor Evil d’Austin Powers. De ce côté-là, c’est franchement réussi car les références parodiques sont nombreuses et la mégalomanie du personnage principal est le sel de l’humour d’Evil Genius.
L’un des intérêts du jeu est de découvrir ce qu’a pu imaginer l’équipe de Rebellion Games comme équipement pour accroitre l’hégémonie du génie du mal. Comme cet imposant canon porté par 4 gigantesques statues à l’effigie du protagoniste ; baptisé M.I.D.A.S. il la capacité de transformer des choses en or. Mais des problèmes de réglages le pousse aussi à transformer certains sbires de la base en sculpture dorée. Ça réduit l’effectif du petit personnel mais comme on peut les vendre à bon prix la RH n’a pas son mot à dire. Il y a aussi l’incinérateur pour bruler les sacs mortuaires car s’ils trainent trop longtemps dans les couloirs ça peut faire tomber le moral dans les chaussettes des sbires les plus sensibles. De la même manière, les pièges anti-intrusion sont assez amusant comme le bassin à requin, les abeilles tueuses ou bien le laser disco qui incite les indésirables à danser malgré eux.
Si l’ambiance du jeu est à la décontraction, il y a derrière une mécanique très rigoureuse qui fluidifie largement la progression. C’est impossible de rester bloquer ou d’être une poule devant un couteau face à des situations insoluble. Les jeux de gestions aussi bien équilibrés sont assez rares. Les véritables difficultés arrivent bien plus tard, lorsque toutes les mécaniques de gameplay ont été bien digéré. Autant dire que la phase d’apprentissage est douce et agréablement didactique. C’est un jeu idéal pour débuter dans le genre gestion et comme ça ne se prend pas au sérieux, la distraction est excellente.