S’ il y a des séries qui ont marqué l’histoire de la télévision il est certain que Futurama en fait partie. Crée à la fin des années 90 par Matt Groening le génie derrière les Simpsons, cette série, au demeurant encore bien plus mature que celle de ces cousins jaunâtres de Springfield, ne rencontra pas totalement le même succès. Et pourtant elle finit par se constituer une horde de fans de par le monde. Personnellement je me suis intéressé à cette série sur le tard et lorsque ce fut fait elle devint littéralement ex aequo avec les Simpsons dans mon cœur et les dépassa très rapidement.
L’histoire : Fry un jeune livreur de pizzas d’une vingtaine d’années et accessoirement adolescent très attardé se retrouve propulsé dans le futur soit 3000 ans après son temps. Il va rapidement faire la connaissance d’une bande d’hurluberlus aussi hétéroclite qu’attachante travaillant dans une entreprise de livraison de colis sorte de FedEx intergalactique avec qui il va vivre des aventures plus folles les unes que les autres.
Comme d’habitude chez Groening le petit plus vient d’une grande finesse dans la création de ses personnages aux caractères formidablement écrits. Ainsi on se prend à s’attacher à une galerie de créatures toutes plus égocentriques qu’ils sont attachants. Comment ne pas craquer devant le Dr Zoidberg, probablement le calamar diplômé le plus glouton de tout l’univers et aussi le plus con. Comment résister au charme dévastateur de Leila la cyclope très Ripleyienne et pilote émérite au caractère bien trempé. Comment protéger ses poches des pinces très cleptomanes de Bender le robot tordeur, voleur, menteur, tricheur et tout ce qui finit en Eur. Comment ne pas se cogner la tête contre les murs à la vision du Professeur Hubert J. Farnsworth quasi bicentenaire et over grabataire dont les inventions sont aussi géniales que catastrophiques. Comment ne pas fondre devant la bêtise Parishiltonnesque de Emy ou encore se retenir de vomir devant les charmes très Shatneriens du Capitaine mégalo Zap Branighan et puis Fry le personnage principal de cette épopée futuriste frapadingue sorte de Homer Simpson en moins grave qui est aussi la parfaite représentation du Geek projeté dans l’univers de ses rêves. Futurama est une série d’une grande richesse humoristique, bourrée de références cinématographique et Pop culturesque en veux tu en voila.
Souvent dotée d’un humour tranchant et parfois assez hard (en tout cas plus proche de celui d’un South Park que des Simpsons, Futurama a été victime de son humour corrosif. Elle n’a pas vraiment rencontré le bon public (faut dire que les beaufs yankee avaient du mal à accrocher) lors de sa diffusion et fut annulée par la Fox (Chaine catho conservatrice de droite) après quatre saisons parfaites. Il faut dire que la chaine ne supportait pas certains personnages et passait son temps à envoyer des notes de correction et de modification à Groening. Les désaccords concernaient en particulier sur le concept des cabines de suicide, du personnage de Docteur Zoidberg et du comportement antisocial limite punk caractérisé du robot Bender ( Notes que Groening passait son temps a ignorer). En représailles et prétextant un manque d’audience la Fox annula la série.
Mais des années après un phénomène rare dans l’histoire de la télévision se produisit, car depuis des années affluaient de par le monde tant les lettres de pétitions et autres plaintes quand à l’arrêt de la série que Matt Groening décida de donner 4 longs métrages qui seraient diffusés sur la chaine Comedy Central. Et bien que ces quatre films étaient bien en deçà de la qualité de la série d’origines, ils donnèrent naissance à 3 nouvelles saisons commandées par la chaine Comedy Central qui racheta les droits. Mais la série se termina après ses trois saisons qui elles furent de très bonne qualité et dont le ton était bien plus hard que celui des épisodes estampillés Fox. En tout cas Futurama restera dans l’histoire de la télé et de la Pop Culture comme un fleuron d’humour déjanté et de mauvais gout. Une série formidable que je recommande à tout fans de cartoon et de SF bien barrée.