J’ai envie de revenir sur un film qui m’a énormément marqué au début des 90’s. Un film d’anticipation Hardware de Richard Stanley. L’histoire : Après l’apocalypse nucléaire, un nomade (Carl Mc Coy) trouve la carcasse d’un robot dans le désert. De retour en ville après de longs mois d’absence, Mo (Dylan Mc dermot) passe chez Alvy (Mark Northover) le ferrailleur et achète la tête du cyborg pour l’offrir à Jill (Stacey Travis), sa petite amie sculpteur. Jill commence par peindre la tête mais le robot, un Mark 13 équipé d’armes terribles et sophistiquées, se reconstitue et passe bientôt à l’attaque. La jeune femme doit a présent faire face à l’horreur…
“Hardware” mon film culte et accessoirement celui qui m’a donné envie de réaliser des films, véritable petit bijou du Fantastique. Présenté au hors compétition au Festival d’Avoriaz en 1991, “Hardware ” est un film de Sf post apocalyptique réalisé par Richard Stanley, réalisateur Sud Africain, jusqu’alors spécialisé dans le clip, Il est d’ailleurs le clipper officiel de groupes tel que “Fields of the Nephilim”, “Public Image Limited” ou encore “Pop will Eat itself”. Il réalise “Hardware” en 1990, inspiré d’une nouvelle graphique intitulée “Shock” parue dans les pages du magazine “2000 AD”, racontant l’histoire d’une jeune femme traquée par un cyborg de guerre dans son appartement. De cette petite histoire de 7 pages, Stanley tire un scénario terrifiant prenant place dans un univers post nucléaire, en proie à un gouvernement totalitaire, et à une famine grandissante. Un univers qui d’ailleurs ressemble beaucoup à celui de Judge Dredd (qu’il a par ailleurs refusé de réaliser ! Dommage!).
“Hardware” est une sorte de “Jaws” futuriste, formidablement mis en image par ce virtuose de la caméra. Richard Stanley confère à son film une ambiance hallucinatoire, et complètement nouvelle. La bande son est absolument génial et fait partie intégrante de cette ambiance à la foi perturbante et fascinante, nous plongeant corps et ame dans cet univers cyberpunk nihiliste où les joints sont vendus en paquets, et les hommes stérilisés à cause des résultats désastreux des radiations sur les nouveaux nés. La musique de Simon Boswell rappelle grandement celle que Ry Cooder composa pour Wenders sur “Paris-Texas”, blues électrique lancinant et aérien se mêlant parfaitement avec les morceaux Industriels de “Ministry” ou Public Image Limited”, programmée à la radio dans le film par Angry Bob le DJ fou à qui Iggy Pop prête sa voix. Même Lemmy le chanteur de MotorHead fait un cameo en Chauffeur de taxi armé jusqu’au dents.
“Hardware” bénéficie de décors et d’effets spéciaux réalistes et efficaces crées par Bob (Hellraiser) Keen. D’ailleurs c’est sur ce film que Steven (“Blade”,”LXG”,”the last minute”) Norrington et Chris Cunningham le réalisateur de clips géniaux d’Aphex Twin ont fait leurs classes mais chacuns a un poste dans le département des effets spéciaux. “Hardware” est un film au scénario certes simpliste, mais possédant une ambiance unique et hors du commun, qui en font l’une des plus singulières réussite cinématographique et artistique des années 90.