Inventing Anna, ou comment dépenser tout l’argent qu’on n’a pas

Cette série Netflix de dix épisodes peut facilement occuper une journée où on a envie de croiser personne et d’envier la vie des riches. Mais ce qui est sympa, c’est qu’Anna Delvey, l’héroïne de l’histoire, n’a jamais été riche. Du moins, pour de vrai.

Inventing Anna est un biopic sur les « criminels sympas » ou des personnages sortis de nulle part finissent par se faire une place parmi l’élite de la nation grâce à leur génie, à la Di Caprio dans Le Loup de Wall Street. Anna Sorokin, qui se fait appeler Anna Delvey, arrive aux Etats-Unis en prétendant être une riche héritière allemande. Elle loge dans les hôtels les plus luxueux, n’achète que des vêtements de grands créateurs et se fait une place dans la société élitiste new-yorkaise, en se créant un réseau, en faisant preuve d’esprit critique et de finesse intellectuelle. Elle parvient toujours à prétexter que son argent est bloqué en Europe, que ses virements arrivent bientôt, grâce à des preuves frauduleuses de transactions. Des banquiers, des PDG de grandes entreprises, des amis plus ou moins proches avancent toujours ses frais. Elle en vient à vouloir créer un club élitiste orienté autour de l’art, la Anna Delvey Foundation (ADF), qui requiert un prêt de 40 millions de dollars auprès des plus grandes banques américaines. Toute la série est orientée autour du procès d’Anna, et des recherches effectuées par une journaliste à propos de la vie d’Anna.

Inventing Anna

La série est fondée sur l’article de la journaliste Jessica Pressler : et le spectateur adopte un point de vue de journaliste : on est laissés dans le flou, même si chaque épisode se focalise sur un personnage et son histoire, c’est à nous de trouver les corrélations, de faire les hypothèses. Les collègues de Jessica, dans la série, sont géniaux, ils finissent par se prendre au jeu et aider Jessica dans son enquête.

L’article de Jessica Pressler (en anglais) : https://jessicapressler.com/maybe-she-had-so-much-money-she-just-lost-track-of-it/1207

Ce qui est génial avec ce biopic en particulier, c’est les interactions qu’a la série avec la réalité. Par exemple, la vraie Anna Sorokin a pu le regarder, en prison, et livrer ses réactions. Apparemment, elle a trouvé certaines scènes « mièvres » et a dit qu’elle avait l’impression que c’était comme si tous ses amis et proches donnaient son opinion sur sa vie. Et personne ne souhaite ça, ce sont ses mots. L’actrice de la « Netflix Anna » a aussi pu rencontrer la vraie Anna, elle en parle lors d’une interview youtube. En fait, tous les acteurs ont rencontré leur alter ego, sauf pour le personnage de Rachelle, l’amie d’Anna qui, dans la série comme dans la réalité, a écrit un livre sur sa fréquentation d’Anna Delvey.

Faites-vous une opinion sur Anna Delvey, détestez-la pour ses mensonges, sa malhonnêteté, son opportunisme, son arrogance, ou admirez sa ruse, sa volonté, son culot, son talent. Mais en tout cas, c’est une histoire qui vaut le détour.

 

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