Cette année, j’ai décidé de faire bénévole au Fall of Summer 2015. La deuxième édition de ce fest dédié au Metal Extrême, dont je t’avais parlé ici, s’est déroulée le premier weekend de septembre.
Le lieu: la base de loisir de Torcy, en Seine et Marne. Un lac artificiel, une plage de sable blond et des collines qui séparent les deux scènes et offrent aux festivalier un amphithéâtre naturel vraiment extra. Tu te poses, tu as une vue panoramique sur la scène et le public, un beau paysage pour se reposer les yeux, et quand tu dois changer de scène, tu as juste à franchir le sommet de la colline pour aller te poser sur l’autre versant. C’est magique.
Pour le public, le festival ouvre ses portes le vendredi 4 septembre à 11 heures, mais les bénévoles sont arrivés au fur et à mesure de leur prise de poste entre le mardi et le vendredi matin. J’étais affecté à l’équipe restauration pour laquelle 47 bénévoles étaient attendus. Avec une fréquentation de festivaliers en hausse par rapport à l’an dernier, il aurait fallu 60 bénévoles pour répondre à la demande. Au final, nous étions une vingtaine. C’était insuffisant, le matériel n’était pas adapté à la charge, nous manquions un peu d’espace, nous étions souvent à cours de stocks…mais on s’en est sortis, on a réussi à nourrir la foule affamée et ça a été grand.
Pour qui n’est pas motivé et doté d’une volonté de fer. Pour qui ne tient pas bien l’alcool ou ne connait pas ses limites, être bénévole en fest, c’est comme naviguer avec Ulysse et oublier de mettre ses bouchons d’oreille en arrivant au récif des sirènes. C’est très tentant de se noyer dans la masse des festivaliers, laisser tomber les corvées et profiter gratuitement du spectacle. Si tu n’assures pas, tu fous ton équipe dans la merde, tu ternis l’image du festival et tu te grilles. Heureusement, l’écrasante majorité des bénévoles joue le jeu, et plutôt deux fois qu’une. Faire des horaires de malade mental, des pauses ridicules, suppléer aux défections, se mettre en quatre pour assurer le job malgré les imprévus, dépasser ses limites, aller au-delà de la fatigue, de la douleur.
Cette expérience te marque. Tu vis le festival avec intensité et tu en sors un peu grandi, un peu sonné et tu as mal au dos si tu as (comme moi) acheté le tapis de sol premier prix chez Décathlon.
Bien sûr, tu tournes un peu sur le site du fest, tu vois un bout de concert par-ci, par-là, tu croises tes potes, tu bois des bières, tu manges des merguez-frite, mais tu n’as pas la même latitude que les autres festivaliers pour vivre les instants à 100%. Et pourtant, quand tu regardes les photos, tu as l’impression d’avoir vécu tout ça, d’avoir contribué à cette réussite. Et tu te demandes si tu as envie de vivre l’expérience de l’autre côté de la barrière ou si tu ne vas pas plutôt remettre ça comme bénévole l’année prochaine.
A lire mon billet, tu peux te dire que c’est la même chose à tous les festivals, et c’est peut-être vrai. Ce qui fait la particularité des fest de Metal c’est qu’ils réunissent surtout des fans de Metal. A de rares exceptions près, les bénévoles du FoS sont tous de gros fans de Metal, sont bénévoles dans plusieurs festival de Metal et le font parce qu’ils aiment cette musique et le climat particulier qui règne dans les fest qui lui sont dédiés. Un mélange de délire, de tolérance et de respect. Et un moment de communion autour d’une culture qui nous unit et qui est sous représentée, marginalisée et même un peu décriée dans le paysage culturelle national.
Si tu veux voir des photos de l’événement, il en a des pelletées de superbes sur l’album photo du Fall of Summer.