Classique de brasserie, l’os à moelle grillé est une spécialité grasse et goûteuse, mais surtout grasse.
Vous prenez un gros os de boeuf, vous le coupez en rondelles de 7 cm d’épaisseur, vous faites revenir au four avec éventuellement des herbes, vous servez avec du poivre, du gros sel et une tranche de pain de campagne grillé. Rien de plus simple que la préparation de l’os à moelle. Rien de plus économique également, l’os étant le genre de morceau que le boucher vous offre avec plaisir quand vous lui achetez de la viande.
L’os à moelle, c’est d’abord un texture
Qu’il soit coupé dans la longueur ou dans la largeur, le plat a quelque chose de brut de fonderie, avec l’os servant de support dans lequel on va aller gratter la moelle à la cuiller. La moelle, jaune, gélatineuse, a une texture vraiment unique et difficile à exprimer en mots. Oui, c’est une texture, car il faut bien reconnaître que la moelle n’a pas beaucoup d’autres goût que celui du gras (« on sent bien le goût du gras, il passe pas inaperçu »).
L’os à moelle est aussi le partenaire idéal des braisages, l’os et sa moelle libérant plein de bonne gélatine et des arômes puissants. C’est certes moins joli qu’un bel os à moelle grillé, mais tout aussi délectable.
Faites un geste pour l’environnement, mangez de l’os à moelle
L’os à moelle est en voie de disparition car les français consomment de plus en plus de morceaux nobles et de moins en moins de bas morceaux. Ils préfèrent même manger une pièce noble de merde qu’un bas morceau de qualité. La conséquence c’est que les bouchers achetant des carcasses sont de moins en moins nombreux. Et s’il n’achète pas de carcasse, non seulement votre boucher vous vendra les pièces nobles plus cher, puisqu’il les aura lui-même achetées au détail, mais il ne pourra pas vous vendre des morceaux à braiser ou du jarret (c’est à dire l’os dans lequel est coupé le fameux os à moelle). Et d’après vous, que deviennent les bas morceaux issus des carcasses dont on n’a prélevé que les pièces nobles ? Je laisse la question en suspens.
J’ai emprunté ces deux photos au blog (en anglais) Empowered Sustenance qui propose une appétissante recette d’os à moelle grillé au romarin. Je trouve que le produit est particulièrement bien mis en avant, dans toute sa simplicité. Sur la photo de l’os cuit, on peut presque imaginer la sensation de la moelle en bouche rien qu’en observant l’image. Miam.