Laëtitia

large (6)

Laëtitia était grande. Pas trop. Juste assez pour qu’on la remarque quand elle mettait ses sandales à talons, mais toujours assez petite pour paraître fragile. Elle n’était pas mince, Laëtitia avait une joli petit embonpoint, des poignées d’amour, des cuisses de cavalière, des bras bien en chair. Laëtitia portait du 38 comme du 40, et du 42 pendant les fêtes. Elle avait la peau blanche, un peu laiteuse, comme une rousse. Et des mains de pianiste; fines, aux doigts longs.

Elle avait un si beau visage. Un peu comme celui d’un enfant, il était tout rond, avec de belles joues et des pommettes hautes. Laëtitia avait un front fier, bombé, brillant, souvent dissimulé par des franges – six mois dans l’année, quand elle en avait envie, puis elle faisait tout couper. Le reste de ses cheveux bruns était toujours à la même longueur, juste en dessous des omoplates. Elle avait deux grands yeux vert clair, qui rappelaient un peu la couleur des feuilles, au printemps. Expressifs, ils se plissaient lorsqu’elle était moqueuse, s’agrandissaient quand elle était énervée. Ils étaient encadrés par de grands cils noirs, souvent collés à cause du mascara. Son petit nez en trompette lui donnait un air taquin. Et ses lèvres, charnues et roses comme si elle se les mordait constamment, ne demandaient qu’un baiser.

Laëtitia fut mienne avant d’être à vous. Elle fut mienne avant d’être à eux. Laëtitia fut dans mes rêves, mes désirs et mes fantasmes. Elle a été la femme que je croisais dans mes rêves d’adolescent, celle que je retrouvais auprès de Morphée. Elle ne me souriait qu’à moi; elle n’aimait pas la vie, elle n’aimait que moi. Laëtitia a toujours été à moi. Laëtitia est née de mon crayon, de mes pinceaux, de mon encre.

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