Le Grand collectif londonien Sault nous sort Nine, leur dernier projet et ça vaut évidemment le coup d’y jeter une oreille.
Sault est un groupe ultra productif et talentueux, selon moi le meilleur groupe des cinq dernieres années. C’est un groupe dense et innovant qui tente tout le temps. Nine ne déroge pas à la règle.
Alcohol et Bitter sweets sont très soul, portés par la toujours magique voix de Cleo Sol et des chœurs délicieux. Mais avec London gangs, on change complétement de registre. On est dans un Prodigy lent et post punk. Mais attention, le grand tour des catégories musicales n’est pas terminé. On enchaine avec Trap Life, une piste plus dansante avec quelques nuances de trip hop. Je vous passe les titres hip hop (le you from london avec Little simz) et le spoken word. Hors de question de vous gâcher la découverte de cet album.
Mais vous allez me dire : « c’est un peu le bordel, elle est ou la cohérence ? ». Alors, d’abord, la cohérence, c’est pas une obligation. Tyler the creator change de rythme et de flow dix fois dans un morceau et c’est quand même fou. Mais aussi et surtout, Nine a des lignes directrices : la lutte et un côté sombre et mystérieux. J’ai toujours l’impression que leurs albums sont les BO d’un film interdit et qu’on retrouverait plus tard, intense et sorti de l’oubli. Coté thème, les paroles ne te donnent pas la recette de la polpette. Elle parle de violence policière, de vie précaire, de racisme et de violence.
L’album est dispo sur bandcamp, sur toutes les plateformes de streaming et en téléchargement gratuit et légal sur leur site. Mais attention, ce n’est pas un album qui se dévore. Il s’écoute en entier d’un coup, tranquillement, bouchée par bouchée. Je vous ai dit que c’était un putain d’album ?