Depuis toujours je suis un grand fan de Star Wars, Pourtant bien que sevré à la saga d’origine (4,5 et 6), j’ai à l’arrivée de l’abominable prélogie (à part le 3 qui reste correct) commencé a en avoir réellement raz le bol des Jedis et surtout des déboires de la famille la plus cassos de cette galaxie lointaine, la famille Skywalker. La prélogie s’étendant sur ce qui était pour moi totalement indigne d’intérêt, la jeunesse et l’évolution d’Anakin Skywalker et sa descente progressive du côté obscure pour au final devenir Darth Vader, aurait pu avoir de l’intérêt sur un gros film, mais la façon hyper télénovela Mexicaine dont Lucas a traité ce personnage et son amourette ridicule et incompréhensible, m’a passablement énervé. Ensuite les Jedis qui étaient fascinants et peu nombreux dans la trilogie d’origine, sont ici dépeints comme des moines chiants et passablement politisés. Deux jedis ça va, plein bonjour les dégâts.
Bien des années après enfin nous allions retrouver nos héros de notre enfance et leur descendance. Mais la postlogie initiée et foirée par JJ Abrahms et qui avait a mon sens pris un tournant intéressant avec l’épisode 8 incompris de Rian Johnson, mais l’ultime épisode repris par ce kéké d’Abrahms ne fut au final qu’un affront à la saga d’origine. Heureusement que les excellents spin off Rogue One et Solo (si si), ainsi que la super série animée Star Wars Rebels sont apparues et nous ont permis de découvrir autre chose que les Skywalker. Car Star Wars ce n’est pas que Jedieries, Skywalkereries et Empireries. C’est aussi et pour moi surtout un space western et un univers étendu riche et fabuleux. Contrebandiers, mafieux, pirates, aliens de tout bords, magie, force et aventures sont parties intégrante de cet univers. Si l’arrivée de Disney dans la saga a fait froid dans le dos au début, et à avec la postlogie quasiment confirmé les craintes des fans, il en a été tout autre des spin off et des séries animés. Un homme ,Dave Filoni qui travailla sur Clone Wars et Rebels, apporta à cet univers étendu tout ce que Lucas avait oublié et évacué de sa création. Et quand la nouvelle de la création de la série le Mandalorian est arrivé, l’espoir était revenu tant la première saison avait saisie l’essence même de Star Wars, un peu de Force et beaucoup de ce côté western spatiale qui fait la force de la saga.
A présent cette seconde saison est terminé et autant vous dire qu’elle est encore plus réeussie que la première. ATTENTION car nous allons entrer dans une zone de SPOILERS donc si vous ne voulez pas en savoir plus et que vous n’avez pas vu la série, « tout va très bien vous pouvez vous en aller! Circulez, allez Circulez ! » comme le disait Obi Wan dans l’épisode 4.
Cette saison est encore plus trépidante et éclaire certains mystères laissés en suspend. On y rencontre certains personnages phares des series animées Star Wars the Clone Wars et Star Wars Rebels. Ce qui fait que ceux qui ne connaissent pas vraiment ces series pourront être un peu perdu. Mais John Favreau et Dave Filoni en bons showrunners parviennent à merveille a nous placer les personnages qui ont tous une importance capitale dans l’action en cours et à venir. Car sous sa forme à l’ancienne de série télé, un épisode une aventure, la série n’est pas dénuée de fil conducteur.
Nous retrouvons le duo désormais culte de Din Djarin et de l’enfant Grogu (nom officiel de celui qui a fait craquer la galaxie des fans et des non fans et qui fut longtemps affublé du surnom de Baby Yoda), fuyant toujours le redoutable et charismatique Moff Gideon (incroyable Giancarlo Esposito) bien décidé à récupérer le petit bonhomme pour lui extraire son sang et on l’imagine bien l’extrême taux de midichloriens contenu dans ses cellules, dans le but fort probable de parfaire la création du nouveau clone de Palpatine (tel que nous l’avons vu dans le ratage que fut l’épisode 9 Star Wars: L’Ascension de Skywalker).
Si la ligne conductrice est ultra simple, elle permet néanmoins de forger une magnifique histoire d’amour comme on en a jamais vu dans cet univers. Car si l’histoire d’amour entre Padmé et Anakin s’étala sur trois épisodes, elle fut traité comme un ridicule roman à l’eau de rose à faire palir de jalousie les plus grands auteurs sous pseudonymes de la collection Harlequin. Non, ici on parle d’un amour filial. Et autant dire qu’à plusieurs moments notre petit cœur est mis à rude épreuve. Ce qui est entièrement nouveau aussi dans la franchise.
Si dans la précédente saison on apercevait qu’une fois durant un cas d’urgence le visage de Din Djarrin alias le Mandalorian, cela n’entachait en rien le charisme du personnage qui a lui seul avait remplacé dans le coeur de certains fans le légendaire et pourtant si furtif Boba Fett. Et bien entendu si cette série emprunte l’imagerie du célèbre chasseur de prime décédé de la façon la plus stupide dans le retour du Jedi en sombrant dans l’abominable Sarlaac, elle lui offre un retour attendu par un très grand nombre de fan qui ne pouvaient se satisfaire d’un retour de leur personnage favori que dans l’ancien univers étendu à présent intitulé Légend et qui depuis a été effacé par Disney pour la simple raison qu’il partait dans tout les sens sans aucunes logique narrative. Une bonne chose car si l’univers étendu recelait de fabuleux éléments, on s’y perdait, et en reforgeant un univers étendu basé sur tout les éléments Star Wars créés depuis 2012 sous forme de livres, jeux vidéos, series animées etc… Disney a pu prendre en compte tout ces divers éléments pour en faire un univers étendu appelé Canon.
Mais jusqu’à maintenant Fett n’y apparaissait pas sauf lorsqu’il s’agissait des événements antérieurs au Retour du Jedi. Et très rapidement dans la série ce vide est rempli et Fett est de retour, toujours interprété par l’excellent Temurra Morrisson qui interprétait son père Jango Fett dont Boba dans l’épisode 2. Ici l’acteur comme son personnage a pris de l’age et on sent bien qu’il a lutté pour survivre aux terribles brûlures des sucs gastriques du Sarlacc avant de parvenir à s’enfuir. Et autant dire que le destin de ce personnage que j’adore tel qu’il a été réécrit par Favreau et Filoni est génial et donne une véritable légitimité à l’étrange adoration des fans envers ce personnage pourtant secondaire dans la Trilogie d’origine. Voir le fabuleux épisode réalisé par Robert Rodriguez et la scène post générique du dernier épisode.
L’une des force du Mandalorien est aussi son brassage de personnages hauts en couleurs et tous charismatiques et attachants comme la superbe et impressionnante Cara Dunn interprété par l’actrice et ex championne de muay thaï et de MMA Gina Carano. Griff Carga le chef de la Guilde des chasseurs de prime interprété par le vétéran Carl Weathers, et l’ajout de personnages phares des séries animées et des livres qui ont une importance considérable dans la saga, comme la fabuleuse ex Padawan d’Anakin, Ahsoka Tano ici interprété le temps d’un épisode cruciale par la fabuleuse Rosario Dawson. Le personnage de Bo Katan héritière du trone de Mandalore interprété par katee sackhoff est de la partie et revêt une importance particulière pour l’avenir de la série et de certains personnages. On taxera Favreau et Filoni de faire du fan service et c’est vrai, aussi vrai que plaisant tant ils connaissent cet univers et ces recoins obscures par cœur et débordent d’un amour inconditionnel pour lui. Ainsi tout du long des épisodes, nous pouvons nous délecter de nombreux easter eggs, en tombant sur un personnage, un objet, un lieu familier pas vu depuis l’enfance. Et autant dire que le résultat est magique. Une multitudes de personnages font leur apparitions ou ré apparition et l’on est heureux de retrouver des comédiens comme Bill Bur, Richard Brake, Timothy Oliphant ou le Michael Biehn inoubliable Kyle Reese de Terminator. durant le périple de Mando.
Mais revenons au Mandalorian en titre. Car c’est bien de lui et du parcours initiatique de sa quête qu’il s’agit au final. Cet homme, enfant orphelin trouvé par une faction assez extrémiste de guerriers Mandaloriens, sevré aux dictas idiots d’une pseudo religion faisant de lui un être solitaire suivant un credo. Credo qui sera progressivement à briser au fil de sa quête pour protéger l’enfant. Grogu étant d’une certaine façon le miroir de Djarrin lui renvoyant les contradictions de son mode de vie subies par allégeance. Progressivement Din Djarrin évolue face aux événements et nous assistons au final à l’éclosion d’un papillon transfiguré par une chose qu’il n’a quasiment jamais connu : l’amour. D’une certaine façon Din Djarrin est aussi un enfant à l’image de Grogu et au contact l’un de l’autre ils grandissent et évoluent. Passant de protecteur à père Din Djarrin en devient certainement le personnage le plus touchant de l’univers Star Wars et autant dire que tout ce qui se passe entre ces deux êtres est merveilleux. Pedro Pascale malgré le fait qu’il soirt les trois quarts du temps masqué confère à son personnage un aura particulier qui fait de lui un personnage unique et attachant.
Mais c’est dans un final aussi déchirant et fabuleux que s’achève cette seconde saison des aventures de Din Djarrin et de Grogu. Final d’une certaine façon obligatoire mais qui pose des questions quant au destin de celui qui n’est malgré son age de quinquagénaire qu’un enfant. D’ailleurs il est évident que certaines dispositions scénaristiques vont devoir être prises quand au personnage de Grogu. Car si l’on sait que Yoda est mort à plus de 900 ans et qu’il a formé des Jedi vers les 100 ans, le personnage de Grogu doit à mon avis subir une croissance accéléré vers les 52 ou 53 ans afin de devenir l’équivalent d’un jeune homme de sa race vers les 100 ans. Sinon il n’y aurait plus de logique dans le schéma de croissance de ce qui reste une race inconnue dans cette galaxie. Des milliers de questions se posent vis à vis des origines de Grogu et de son avenir. Et ce sont autant de portes scénaristiques à ouvrir pour exploiter cet univers infini.
La seconde saison du Mandalorian multiplie les décors et les prouesses techniques. Doté d’un exotisme en matière de races alien et de planètes connues ou inconnues. Des scènes d’action souvent à couper le souffle comme cette poursuite en char de troupe imperial, ou cette bataille où les habitants d’un village attaqué par un dragon Krait s’allie avec les hommes des sables que l’on découvre sous un jour nouveau. Une saison qui se permet un nombre d’hommage au cinéma de genre impressionnant, allant de Robocop à Terminator, en passant par Alien et c’est un régal pour le cinéphile averti. Cette saison 2 est aussi une saison qui fait la part belle aux femmes et s’inscrit parfaitement dans l’ère du temps et pourvu que ça dure, car le casting feminin est incroyable et offre au spectateur certains des moments les plus percutants de la franchise.
Disney ne s’y est pas trompé. Contrairement à ce que disent les détracteurs de la firme aux grandes oreilles, depuis le rachat de la franchise en 2012, Disney ne s’est planté que deux fois en matière de films. Malheureusement c’est sur les épisodes 7 et 9 de la saga Skywalker et c’est fort dommageable. Mais en ce qui concerne le reste c’est à mon sens un sans faute. Il y a quelques semaines nous apprenions qu’une dizaines de séries et de films allaient voir le jour. Si c’est mercantile, c’est aussi extrêmement logique tant il y a de voies a exploiter dans cette galaxie et à différentes époques.
En gros cette saison 2 du Mandalorian est une réussite totale et ouvre la porte à un Star Wars verse plus vaste et plus riche. Vivement la saison 3 qui sera reportée d’un an car entre temps une mini série mysterieuse dont le nom vous sera révélé dans la scene post générique du dernier épisode, va faire son apparition et ne traitera pas forcement de notre Mandalorian préféré. Une série à voir absolument pour tout vrais fan de cet univers lointain, tant cela va à l’essence même de ce qu’était Star Wars. Et que cette année à venir ne soit pas aussi obscure que la précédente, et que la force soit avec vous.