Le monde de Charlie : YOU CAN BE HEROE

Le Monde de Charlie (The Perks of Being a Wallflower) est une comédie dramatique américaine adaptée et réalisée par Stephen Chbosky d’après son roman « Pas raccord » (réédité en novembre 2012 sous le titre Le monde de Charlie), sortie le 2 janvier 2013 en France. (Source Wikipédia)

YOU CAN BE HEROE !

Comment faire face à la difficulté de s’intégrer dans une classe, quand vous devenez la risée de celle-ci ? Comment faire face aux quolibets, lorsque vous n’avez pour arme que l’écriture ?

Charlie se fait bizuter
Charlie se fait bizuter

 

Charlie espère déjà terminer son lycée avant même d’entamer sa rentrée.
Entre son esprit, hanté par le suicide de son meilleur ami, et son cœur épris de Sam, une fille en terminale (Emma Watson), en décalage par l’âge et le talent, le voilà donc dans un état d’esprit marqué par la peur de se frotter à un monde qu’il sait cruel. Le jeune ado n’a plus de repère.

Que reste t-il dès lors ? Être doué en cours… si seulement !

Malheureusement son aptitude, supérieure aux autres, ne le rapproche pas de ses camarades. Vaincu par sa timidité, qui l’empêche de répondre aux railleries, il se renferme, ne trouvant l’appui que de son professeur de lettres qui comprend, très vite qu’il est un prodige de l’écriture. Ne cherchant pas à démêler le pourquoi du comment de son mal être, son professeur éveille et grandit son talent, en lui donnant des livres à lire.
Imaginez la petite étoile qui brille dans les yeux d’un enfant lorsque, abandonné de tous, une personne vous tend la main, sans poser de jugement. Imaginez le bien-être quand un adulte vous ouvre les portes grandes ouvertes et vous encourage plutôt que de vous réduire à rien.

C’est ainsi que Charlie s’échappe de ce monde ingrat, par la lecture et l’écriture. Il se plonge dans un autre monde qu’il connaît, dans lequel il ne sera pas jugé, ni pris à partie, ni calomnié. Ce monde qu’il se construit est le même que nous nous construisons lorsque nous nous considérons comme des incompris. Quand on est attaqué on cherche à se défendre. Pour Charlie, sa défense est l’isolement. Les mots sa sécurité.

Je pensais que personne me remarquait
Découvrir que l’on existe aux yeux des autres

Perdu, à chaque instant de vie, à chaque pas. Charlie n’est pas à sa place. Comment vivre lorsque vous faites face à l’ignorance, au mépris ? Voilà le combat intérieur qu’il mène. Comme plongé au milieu des eaux, le regard ne porte que sur un horizon. Pas de bouée de sauvetage, seul face à lui-même espérant trouver un regard bienveillant qui saura le libérer de ce lourd fardeau et sortir de cette torpeur.

L’ esprit crie à l’aide mais de sa bouche aucun mot ne sort. Parfois la détresse est indicible.

L’ abandon fait écho au vide laissé après le tumulte des écoliers dans le couloir des classes. De passage de vie, il devient le désert des laissés pour compte.
Être soi au milieu d’autres comme soi, mais pourtant rester invisible. L’appartenance, l’identification fait état de loi dans une école. Quand ni l’un ni l’autre ne s’exprime chez une personne, quelle est donc l’issue ? Est ce l’ignorance éternelle ? Non car l’espoir n’est pas perdu.

Sa renaissance viendra par la connaissance d’un camarade de classe de terminale, Patrick. Ce garçon gay, à l’esprit déconneur, n’a que faire des quolibets auxquels il est sujet. Il est à l’aise avec lui-même. D’ailleurs ce n’est pas le fond du film. Charlie voit en lui une personne qui s’assume avec une telle joie de vivre qu’ils deviennent amis en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Pas de jugement de valeur, pas d’à-priori. Un lien naturel qui s’anime et se créé entre deux personnes « atypiques », des êtres extraordinaires du quotidien.

Arrive Sam, cette jeune femme pimpante et ravissante, passionnée de musique !
Charlie passionné aussi de musique est épris d’un seul regard. Le solitaire qui tombe amoureux au 1er regard. Cliché ? Non.

C’est un autre monde qui s’ouvre devant Charlie, le chemin du cœur. Il éprouve enfin un sentiment qu’il ignorait totalement jusqu’à ce jour. Un émerveillement qui lui fait oublier ses tracas à l’école. Quel doux tintement que celui du cœur qui bat et te redonne goût à la vie !

Une phrase retint spécialement mon attention:  » On accepte l’amour qu’on croit mériter ». Est ce là une des clés du bonheur ? Je vous laisse apprécier.

Nous voilà en présence de trois ados unis qui vont vivre pleinement leur année scolaire, se découvrir, grandir, se haïr, s’attacher, mais au final s’aimer. Charlie puise dans cette amitié une source inépuisable de bonheur et d’épanouissement. Il vit ! C’est le monde des premières fois (amour, sexe, drogue).

Les 3 ados réunis pour le meilleur
Les 3 ados réunis pour le meilleur. Crédits: http://oblikon.net/critiques/critique-du-film-le-monde-de-charlie-avec-emma-watson/

 

De « raté » à héros, il n’y a qu’un pas, mais quel pas de géant quand une fois dépassées ses peurs et vaincues ses craintes, plus rien ne peut vous arrêter pour vous accomplir et devenir ce que vous êtes, au son de ce magnifique titre de David Bowie.
YOU CAN BE HEROE ! Pour un jour ? Et pourquoi pas pour plusieurs.

Charlie les bras en l’air crie sa joie sur you can be heroe !

Un film en véritable souffle pour ceux qui aspirent, comme Charlie, à un avenir meilleur, et à cicatriser leurs blessures de l’enfance .
Ouvre tes bras pour t’ouvrir au monde. Au diable les redresseurs de torts !

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