Le projet de Budget 2025 met en péril les radios associatives

Les radios associatives font l’objet d’une baisse de leur budget dans le projet de loi de finances (PLF) de 2025. La baisse prévue est de 10 millions d’euros. On passerait de 35,7 millions d’euros en 2024 à 25,3 millions. Il faut préciser que ce fond vient d’une taxe dédiée, une cotisation des radios commerciales.

En bref, le gouvernement racle les fonds de tiroir. Merci Rachida.

Pour vous donner un ordre d’idée, le budget de l’état représente 50 milliards. Ce n’est qu’une goutte dans l’océan. Cependant, cela va impacter fortement le budget des 750 associations et probablement les mettre dans la sauce, les obligeant à réduire le nombre de salariés par exemple.

Ces associations sont un maillage essentiel du lien social dans nos départements. Ils ont une mission d’éducation aux médias dans les écoles et les collèges.  Au passage, c’est grâce à eux qu’on peut faire la fabuleuse émission Des chips et des leffes.

Soutien et force à eux, donc. Et si vous voulez aller plus loin, les différentes fédérations se mobilisent et proposent un kit de mobilisation.

Les radios associatives en France ont joué un rôle crucial dans la diversité médiatique et culturelle du pays, offrant une alternative aux grandes stations commerciales et publiques. Voici un bref historique de leur développement :

1. L’émergence des radios pirates (années 1970)
Dans les années 1970, les ondes radio étaient monopolisées par l’État français, avec des radios publiques comme Radio France. Mais en parallèle, des radios non autorisées, surnommées « radios pirates », se sont développées, contestant le monopole public sur les ondes. Ces radios opéraient souvent clandestinement et étaient engagées dans des luttes politiques et culturelles, diffusant des programmes alternatifs et militants.

2. La libéralisation des ondes (1981)
L’élection de François Mitterrand en 1981 a marqué un tournant décisif. L’une des premières mesures de son gouvernement fut de libéraliser les ondes FM, mettant fin au monopole d’État sur la radiodiffusion. Cette loi a permis la légalisation des radios libres, à condition qu’elles respectent des quotas publicitaires limités, ce qui a favorisé la naissance des **radios associatives**.

3. Création du statut de radios associatives (1982)
La loi du 9 novembre 1981, suivie par la loi Léotard en 1986, a formalisé le cadre juridique des radios associatives. Ces dernières devaient avoir un statut non lucratif (association loi 1901) et se financer principalement par des subventions publiques et des dons, avec une part limitée de ressources publicitaires. Ce cadre a encouragé la prolifération de petites radios locales aux vocations culturelles, sociales et éducatives.

4. Les années 1990 : Professionnalisation et consolidation
Dans les années 1990, la plupart des radios associatives se sont professionnalisées, augmentant la qualité de leurs programmes et leur impact local. Elles sont devenues un moyen important pour les communautés locales d’exprimer des voix alternatives et d’aborder des thèmes peu couverts par les grands médias (musique indépendante, sujets sociaux, minorités culturelles, etc.).

5. Le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER)
Mis en place en 1982, le FSER est un mécanisme de financement qui soutient les radios associatives via des subventions, permettant ainsi à ces stations de maintenir leur indépendance financière et éditoriale, malgré des ressources limitées.

6. Années 2000 et numériques : adaptation et résilience
Avec l’arrivée du numérique et de la radio sur Internet, les radios associatives ont dû s’adapter pour maintenir leur pertinence. Beaucoup se sont tournées vers le web et les podcasts pour toucher un public plus large, tout en conservant leur dimension locale et communautaire.

7. Aujourd’hui : Un paysage diversifié et dynamique
Aujourd’hui, la France compte plus de 600 radios associatives qui couvrent une large gamme de thématiques : culture, musique, environnement, solidarité, éducation, etc. Elles jouent un rôle clé dans la pluralité des voix et des contenus, notamment dans les zones rurales ou auprès de communautés spécifiques.

Les radios associatives continuent à défendre des valeurs d’indépendance, de proximité et de diversité culturelle, avec une forte implication bénévole et citoyenne.

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