Courant mai, j’ai décidé de me faire tatouer, et j’ai partagé mon expérience avec toi, fidèle lecteur. J’ai d’abord cherché un tatoueur (lire la première partie du sujet), puis j’ai défini mon projet (lire la deuxième partie du sujet), ensuite j’ai rencontré le tatoueur…
Quand on part sur un custom, le tatoueur veut comprendre ton projet et t’en proposer une illustration à sa sauce. Tu dois ensuite valider sa représentation de ton projet avant de te la faire inscrire sur la peau. La prise de contact est le moment décisif. Il faut avoir un bon feeling avec la personne à qui tu vas confier l’exécution d’un dessin qui restera à jamais gravé sur toi.
Par un bel après-midi de juillet, je suis allé à la rencontre de mon tatoueur dans son salon. Dans une petite rue du 11ème arrondissement de Paris, derrière une devanture très discrète que seule annonce une petite ancre blanche sur fonds bleu, se tient le salon de tatouage de Sailor Roman. La pièce de réception, sobrement décorée, évoque une cabine de bateau ou un bureau de marin en retraite. Parquet blond, mobilier discret, les murs peints en bleu marine couverts de crayonnés des tatouages de l’artiste (notamment les flash). Ce décor met tout de suite dans le bain.
Romain m’accueille à son bureau et écoute mon projet, prenant des notes sur un petit carnet Moleskine. Après un quart d’heure de discussion autour du projet, le tatoueur répond à mes questions de débutant. Il m’explique notamment qu’il tatoue à l’encre noire mais que le tatouage va virer au bleu au bout d’un temps plus ou moins long selon les carnations. C’est comme le sang. Il est rouge, mais quand on regarde les veines à travers la peau, elles sont bleues….le tatouage, c’est pareil, au bout d’un moment, le derme va atténuer sa couleur…bien sûr on parle de la cicatrisation, de l’entretien, des contre-indications…mais je vais pas te faire une rubrique tatouage et santé, tu la trouveras ailleurs. Il faut se fier aux sources officielles, il y a tellement de conneries qui circulent sur le tatouage, tu peux facilement te faire monter le bourrichon par des informations mensongères comme celle-ci (qui est, je te l’accorde, un peu grossière).
Si tu veux du solide, je te recommande de chercher les sources fiables, par exemple tu retrouves la règlementation en vigueur sur la page du Syndicat des tatoueurs.
Pour ma part, la seule question que j’ai pas posée, c’est sur la douleur. Mais Roman a anticipé en m’expliquant qu’elle était plus ou moins forte selon les gens et selon les endroits où on se fait tatouer. Les zones les plus sensibles sont celles où il y a peu de gras ou de muscle: les côtes, le pied, le dessus des jambes, le dessous des avant bras.
On a ensuite discuté de la taille du tatouage et de sa localisation, sachant que plus un tatouage est grand, plus on peut le détailler. J’ai opté pour un dessin ovale sur le mollet….
Roman m’a promis une première esquisse dans les trois semaines. Il m’envoie le projet par mail, je fais des éventuelles remarques qu’il prend en compte et une fois qu’on est d’accord sur le sujet, on convient d’un rendez-vous pour le tatouage. Cette première étape coûte 100 €. Elle correspond à la conception du custom et la prise en compte de mes remarques pour ajuster le modèle à l’idée que je m’en fais. Ensuite la phase de tatouage est facturée à l’heure (150 €) avec une heure minimum.
Je te remets en mémoire mon projet : une représentation symbolique de l’île sanctuaire de Miyajima où j’ai voyagé en 2009.
Voici la première proposition de Roman
J’ai fait quelques remarques à l’artiste sur la forme, les détails (notamment la pagode qui ne faisait pas assez japonaise, l’ajout du nom de l’île et de la date). J’ai aussi demandé un tatouage ovale pour bien s’ajuster au mollet…
Et voila le modèle sur lequel on s’est finalement entendus.
Je me le fais tatouer mercredi 16 septembre…je te raconterai!