Aoûtiens, à vous de jouer.
Ça y est, c’est les vacances. Le summer body est affuté comme jamais grâce à un investissement de tous les instants face à l’appareil à raclette. La valise est prête, reste seulement à prendre quelques bouquins. D’ailleurs j’ai vu quelqu’un sur l’internet qui se demandait s’il existait un mot allemand pour indiquer qu’on part en vacances avec plusieurs livres, qu’on n’en lirait pas la moitié et qu’on en ramènerait davantage. J’ai eu l’impression que cet individu me connaissait parfaitement.
Bref, parlons de ces lectures estivales. Ne vous êtes-vous jamais dit qu’un contexte particulier pouvait influencer la réception d’une œuvre ? Certes, pas besoin d’arpenter Liverpool pour apprécier les Beatles. N’empêche, écouter Nougaro après une balade à Toulouse donne une dimension supplémentaire à la chanson, et peut-être bien à ce qu’on a vu aussi.
« Mais Seigneur Dieu / Comme la vie était jolie / En ma Bretagne bleue »
Chers amis qui arborez votre drapeau régional à chaque concert, parlons aujourd’hui de l’un de vos poètes. Et vous autres qui allez (re)visiter la Bretagne cette année, je vous le recommande chaudement, procurez-vous du Xavier Grall. Prenez Solo par exemple, ça se lit très vite, c’est sublime et ça enrichit un peu plus votre bibliothèque.
Grall n’en a plus pour très longtemps lorsqu’il rédige ce long poème. Foutu cancer. C’est pour lui l’occasion de prier en vers et de convoquer ceux qu’il a tant aimé lire. Surtout, il parle de la Bretagne, sa Bretagne, celle dont on est si fier d’être un représentant et honoré d’y vivre. Solo, c’est le testament poétique d’un amoureux de la littérature et de sa région.
Évidemment, vous pouvez visiter la Bretagne sans lire Grall. Vous pouvez aussi aller à Dublin sans boire de Guinness ou à New-York sans passer par Central Park. Mais ce serait con quand même, autant aller au bout des choses.
« Au revoir et kenavo
Saluez pour moi
François Villon Arthur Rimbaud
Les anciens et les nouveaux
Les voyous et les voyants
Max Jacob et Verlaine
Perros et Guillaume de Machaut
Je leur offre mon solo
Avec un brin de marjolaine »