Après le très impressionnant la loi de Téhéran, Saeed Roustaee sort son nouveau film qui a fait sensation à Cannes, Leila et ses frères. Troisième long-métrage du réalisateur iranien (je n’ai malheureusement jamais vue son premier), il continue son exploration d’une société rongée par la pauvreté et l’injustice.
Leila est une femme dévouée à sa famille et surtout à ses quatre frères. Mue par la force du désespoir, elle va tenter de les sortir de la pauvreté. Évidemment tout ne se passera pas comme elle le voudrait, et s’ensuivra une longue descente aux enfers.
Le synopsis parait court et simpliste mais je ne veux pas non plus vous gâcher le plaisir de découvrir cette famille qui va se déchirer, s’enfoncer dans la médiocrité, incapable de faire les bons choix. L’incroyable abnégation de Leila à l’égard de ses frères, qui sera continuellement dans une lutte contre la vanité, la bêtise et sa propre condition de femme dans un monde d’homme, m’a sidéré et profondément touché. L’amour des frères pour un père qui ne cessera d’anéantir tous leurs espoirs d’une vie meilleure est déchirant. Si le film met du temps à démarrer (il est un peu long, c’est vrai) c’est aussi pour bien installer tous les ressorts narratifs qui s’abattront sans répit sur cette famille. Les acteurs sont incroyables, et la scène de mariage vous restera longtemps en tête (croyez-moi). Je me rends compte que je vous en dis déjà trop. Tout ça pour vous dire, ce que vous avez compris depuis le début, j’ai énormément aimé ce film, qui fera, je pense, partie de mon top 10 de l’année. Je ne peux que vous recommander de le voir au cinéma, ou si vous ne pouvez pas de vous jeter dessus à sa sortie VOD. Un film qui cite le parrain ne peut-être complètement mauvais !