Continuons notre petite histoire des héros oubliés de la musique, ceux de l’ombre, mais néanmoins influents. Aujourd’hui : Peter IVERS.
Peter Ivers, né Peter Scott en 1946, a eu une courte vie (nous le verrons plus tard) mais ô combien pleine (musique, cinéma, théâtre, télévision), romanesque au possible, elle pourrait aisément faire l’objet d’un film ou d’un bouquin. J’avoue que je n’ai découvert cet artiste qu’il y a deux ans à l’occasion de la sortie d’une compilation et je n’en revenais pas d’être passé complètement à côté tout ce temps.
Son père, médecin meurt d’un cancer du poumon alors que le jeune Peter n’est âgé que de deux ans. Sa mère se choisit un nouveau nom de famille dans l’annuaire, ce sera Ivers. Il grandit dans la banlieue de Boston et intègre plus tard Harvard. Mais très vite il se consacre à sa passion, la musique et son instrument de prédilection, l’harmonica. Muddy Waters, excusez du peu, après l’avoir vu en concert, le considère comme un des plus grands musiciens vivants.
Il sort en 1969 deux albums confidentiels aux sonorités avant-gardistes. « Knight of the Blue Communion » et « Take it out on me »
Il est signé, pour un contrat mirobolant par Van Dyke Parks. Il est l’auteur de deux autres albums plus « accessibles », « Terminal Love » en 1974 et « Peter Ivers » en 1976. Jugés tout de même trop « bizarres » par le grand public, ils feront un flop commercial mais deviendront cultes par la suite.
Le cinéaste David Lynch l’appelle pour son premier film « Eraserhead ». La chanson de la Dame au Radiateur (l’espèce de Marilyn aux joues testiculaires) « In heaven », reprise plus tard par les Pixies, c’est lui.
https://www.youtube.com/watch?v=UmyzYBeGrE8
Il signe en 1977 le score du premier long métrage de Ron Howard « Grand Theft Auto »
Il écrit des chansons pour Diana Ross et les Pointer Sisters, il produit les Swans. Par la suite il devient homme de télévision avec son New Wave Theater où il présente (et participe) déguisé ce qu’il y a de plus innovant en musique, théâtre, arts dans une sorte de fourre-tout avant-gardiste, qui n’est pas sans rappeler MTV ou par chez nous les débuts de Canal ou Radio Nova.
Le biographe Josh Frank a décrit Peter Ivers comme étant lié de près ou de loin « à chaque événement majeur de la culture Pop des trente dernières années ».
En 1983, il est retrouvé mort, le crâne fracassé à coups de marteau dans son loft de Los Angeles… On n’a jamais retrouvé le coupable.
Revenons à ce qui nous intéresse plus particulièrement, sa musique. Voici un petit florilège subjectif de ses compositions et c’est du bon !
Peter Ivers – Alpha Centauri – YouTube
Conference Call at Four – YouTube
Peter Ivers – Miraculous Weekend – YouTube
Peter and the Wolfe’s – YouTube
Take Your Chances With Me – YouTube