Les Papillons Noirs : de l’Amour à l’Horreur

Arte a décidément le chic de nous proposer des séries françaises de très grande qualité. Après « En Thérapie » l’an dernier, ou encore « Le monde de demain » dont on a beaucoup parlé, c’est aujourd’hui l’excellent thriller « Les papillons noirs » que je voudrais évoquer. Disponible en ce moment sur Netflix, cette mini-série en 6 épisodes est envoûtante. Difficile de revenir dans le monde réel et de ne pas lancer l’épisode suivant. Si vous ne saviez pas ce qu’était le binge-watching, vous allez vite le découvrir…

Le Pitch des papillons noirs

Un écrivain au passé assez trouble a du mal à enchainer la rédaction d’un second roman après le succès du premier. Exaspéré par son manque d’inspiration, il finit par accepter d’écrire la biographie d’un vieil homme mourant qui lui en a fait la demande. Ainsi, l’auteur écoute les palabres du vieillard qui semble orienter son récit vers sa plus grande histoire d’amour. Laquelle tourne rapidement au drame, puis à l’horreur absolue.

La distribution

En écrivant ce papier, je me suis questionné sur ma propre objectivité. En effet, j’aime aveuglément les deux acteurs principaux de la série. Adrien, le romancier, est incarné par l’excellent Nicolas Duvauchelle, auteur d’une prestation sans faille, j’ai envie de dire comme d’habitude. Et puis il y a l’immense Niels Arestrup dans le rôle du mourant. Ce mec est incroyable. Il ne joue pas, il est. C’est l’un des très rares acteurs dont on peut affirmer que, lorsqu’il interprète un personnage, on perd de vue ses précédents films. On en oublierait presque sa véritable identité tellement il personnifie son rôle. À noter également la présence de Alice Belaïdi, que j’aime décidément beaucoup dans les films dramatiques. Sans oublier Sami Bouajila en flic torturé très convaincant.

Nicolas Duvauchelle / Niels Arestrup / Alice Belaïdi
Nicolas Duvauchelle / Niels Arestrup / Alice Belaïdi

L’écriture et la réalisation

Ecrit par Bruno Merle et réalisé par Olivier Abbou, ce thriller psychologique se déroule dans trois dimensions différentes : le présent, le passé (quand le personnage d’Arestrup évoque ses souvenirs), et dans l’imagination du romancier, lorsqu’il essaie de mettre en forme sa biographie. Je crois que c’est ce qui fait toute l’originalité de la série. Nous sommes emportés par les flots narratifs, entre flashbacks et temps présent. Le grain de l’image est très différent suivant les époques, ce qui nous empêche ne nous noyer dans une temporalité trouble. Les scènes sont crues et violentes, ce qui colle parfaitement avec le scénario. Toutefois, car même lorsque je suis dithyrambique sur un sujet, j’essaie toujours de pointer les choses négative, je trouve que le réalisateur tombe parfois dans la facilité des scènes de sexe. Mais l’histoire comme la chute étant tellement convaincantes, on lui pardonnera ce péché de gourmandise.

Les séries françaises, et en particulier les thrillers, sont souvent sous-cotées. C’est à mon avis le cas ici. On préfère s’enthousiasmer sur les productions américaines alors que nous n’avons rien à leur envier, si ce n’est quelquefois le budget. « Les Papillons Noirs » est une vraie réussite, un script bien ficelé, une réalisation haletante et des acteurs exceptionnels. Captivante jusqu’à la toute fin, cette histoire nous offre un dernier rebondissement assez inattendu. Bref, la recette idéale d’une belle intrigue psychologique. J’attends vos retours !

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