Une enquête journalistique littéraire brillante signée Florence Aubenas, sur un fait divers tragique survenu en 2008 dans une poste de Montréal-la-Cluse.
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Bonjour et bienvenue dans « un dernier livre avant l’apocalypse nucléaire », la chronique littéraire bimensuelle pour bien choisir ses lectures en attendant la mort dans d’atroces souffrances.
L’apocalypse nucléaire arrive et vous ne savez plus quoi lire ?
La Biélorussie accueille des missiles russes, et vous êtes en quête d’un bon bouquin ?
Les démonstrations chinoises envers Taïwan se multiplient, et vous ressentez le besoin d’une lecture solide, puissante, et réconfortante ?
Pas de panique, nous sommes là pour ça. Cette semaine : L’Inconnu de la poste, de Florence Aubenas
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L’inconnu de la poste est une histoire vraie relatée par la journaliste et écrivaine Florence Aubenas.
(Attention, le titre pourrait prêter à confusion, mais ça n’a rien à voir avec le célèbre sketch des Inconnus sur la Poste…).
C’est une enquête journalistique écrite dans une forme littéraire, ce qui la classe illico dans la catégorie du Nouveau Journalisme.
(… D’ailleurs, c’était même pas les Inconnus, c’était les Nuls je crois …)
Ce n’est pas une autofiction à la Carrère ou Jaenada, dans laquelle l’auteure se mettrait en scène et livrerait ses émotions face à son enquête, mais plutôt un récit documenté dans le style de Tom Wolfe ou de Truman Capote.
(… En plus, ça se passait pas du tout à la Poste, c’était chez Hassan Cehef l’épicier…)
L’Inconnu de la poste raconte un fait divers sordide survenu en 2008 à Montréal-la-Cluse, petite bourgade de l’Ain.
(… Hé, vous saviez qu’au départ les Inconnus ils étaient cinq, avec Seymour Brussel et Smaïn ? oui bien sûr, évidemment que vous le saviez… Faut toujours que j’essaye de me la raconter avec des anecdotes toutes pétées …)
Ce fait divers sert de fil rouge à une intrigue policière passionnante et à l’enquête de justice qui s’ensuit, avec ses errements et ses multiples rebondissements.
(… Après si t’aime bien les trucs avec des inconnus dans le titre, il y a aussi l’inconnu du Lac, d’Alain Guiraudie, ou L’inconnu du Nord-Express, d’Alfred Hitchcock…)
Mais c’est également un prétexte pour raconter l’industrialisation d’une région rurale devenue la « Vallée du Plastique » et son impact sur les gens à la manière d’une étude sociologique.
(…Non mais si t’aime vraiment les trucs avec des inconnu(e)s, tu peux aussi résoudre des équations du second degré … ou faire une soirée dans un club échangiste dans une autre région que la tienne …)
C’est enfin et surtout l’occasion de brosser un portrait de l’acteur Gérald Thomassin, César du meilleur espoir masculin 1991 et personnage marginal fascinant, en coupable idéal.
(… Sinon, j’avais aussi « Inconnu à cette adresse », de Kressman Taylor … mais bon là j’avoue, y a même plus d’effort …)
Florence Aubenas esquisse l’histoire par petites touches successives, sans trop en révéler d’un seul coup, en s’attachant d’abord aux personnages, à leurs vies, et à leurs relations.
(… Ou alors, le Soldat Inconnu … Ma belle-sœur dit que vu le temps depuis lequel il mijote sur sa flamme, ça devait être un sacré dur à cuire …)
Elle trouve toujours la formule qui fait mouche pour magnifier leur quotidien et apporter une étincelle d’humanité et de beauté dans cette histoire fondamentalement tragique.
(… tiens j’y repense, il y a des années, je lisais un blog de portraits, plein d’humanité, qui s’appelait l’Inconnu du Métro … et c’était bien … )
Une véritable prouesse narrative et littéraire, qui se lit d’une traite.
Un livre à lire avant l’Apocalypse nucléaire ; mais tardez pas trop à le commencer quand même…
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L’inconnu de la poste, Florence Aubenas, Éditions de l’Olivier, 2021
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