2020 est pourrie jusqu’à l’os et la silhouette de Lorn en fait tenir certains. Merci à toi voyageur.
Avant de commencer. Oui. Je dois l’avouer. J’attendais de pieds ferme de pouvoir parler de Lorn. Et une pépite, c’est parfait pour s’attaquer à ce monstre. (En vrai, il est normal comme humain, enfin… je crois.)
Préparez vous, chers lecteurs à oublier toute notion de réalité et de musicalité. Aujourd’hui, la pépite du jour transcende les fondements même de la musique pour proposer une expérience sonore à l’orée d’un antre monde. Une plongée sonore dans un paysage qui n’est pas encore dessiné. Un son innommable et pourtant connu : celui de Lorn. Magicien sonore dont la musique semble n’être, pour les moins préparés : un long râle d’agonie alors qu’elle est bien plus profonde que bien d’autres choses.
Nous sommes dans le glitch ou la syncope musicale voire dans ce que certains nommeront erreur musicale. Un doigt levé à la bienséance sonore décrite par nos aïeux. Nous écoutons la musique de 3020. Mr Oizo avait tenté de définir les règles des tubes du prochain millénaire dans Steak et voilà que Marcos Ortega balance tout à la poubelle.
Y’a plus de respect.
Quand Lorn fait de la musique, c’est la promesse de nombreuses émotions. Petite subtilité, ce n’est pas toujours les plus appréciées qu’on retrouve. Colère, nostalgie, tristesse et émoi font partie de ce qui transparaît. Des silhouettes cachées dans les sonorités claires. C’est la signature du maître et celle qui m’a fait plongé il y a bien des années. En gros, c’est la BO parfaite de la dépression avec des accents de lucidité d’une personne qui se sent glisser et sombrer petit à petit.
Mais allons. Enfants de la musique. Ne nous laissons pas abattre et n’attendons pas de plonger dans un abysse de néant pour regarder cette musique sous un tout autre angle. Lorn ne met pas en musique les pires écueils de notre psyché. Non. Il fait l’exact inverse pour partir du néant et construire de calmes jardins musicaux. Des cartes postales sonores d’une fin de tempête. Des clichés d’un lendemain de bataille ou du réveil après la catastrophe. Il travaille ces sentiments et ces émotions pour en faire une véritable catharsis musicale et nous amener à l’après.
À l’heure où le monde entier vacille en espérant une suite heureuse, il revient des années en arrière pour offrir à son titre Silhouette une nouvelle expérience. Le titre sorti en 2018 aura attendu 2020 pour passer en vidéo. Un clip aussi artistique qu’audacieux que tout le monde ne pourra comprendre du premier coup. Une envie de s’effacer complétement pour laisser le monde s’exprimer à notre place. Ou bien perdre pied et disparaître. Dans tous les cas, il y a de quoi trouver de nombreux messages cachés.
Ce qui est sûr, c’est que c’est le genre de pépite qui ne laisse pas indifférent. Que vous l’aimiez ou non, je ne pouvais pas passer à côté de l’envie de vous offrir cette plongé. Je voulais vous offrir un ticket pour l’antre-monde, pour vous faire passer de l’autre côté du miroir. Certains le feront sans mal, d’autres auront un petit sentiment mal-aisant.
Si The Caretaker vous fait vivre la mort petit à petit en 6 heures. Lorn vous montre une autre issue en quelques minutes. Vu la gueule des actualités, je parie qu’il y aura des motivés pour en abuser un petit peu.