Le portrait de Madame Récamier est une peinture du peintre Jacques-Louis David datant de 1800. Elle possède une hauteur de 1 mètre 74 pour une largeur 2 mètres 44. Elle est conservée au musée du Louvre.
On y voit madame Récamier, née Julie mais que l’on nommait Juliette, allongée sur une méridienne, habillée à l’antique.
Le mobilier (sofa, candélabre, et tabouret) est dans un style pompéien très au goût de l’époque post-révolutionnaire. Le décor est dépouillé et madame Récamier bras et nuque dénudés tourne sa tête vers le spectateur et le regarde.
Madame Récamier (1777 – 1849) est une figure très importante de cette époque, possédant un salon parisien autour duquel toutes les grandes figures gravitent. Elle était reconnu par sa grande beauté, et était fille d’un notaire et marié en 1793 a un banquier plus âgé qu’elle, qui lui même était un des principaux soutien financier de Napoléon Bonaparte. Elle est le reflet de toute une époque, faisant partie de la nouvelle élite bourgeoise post-révolutionnaire et représente l’ascension de cette dernière.
Le peintre David (1748 – 1825) est le peintre phare de ces années, chef des néoclassiques, il a marqué d’une très forte façon l’histoire de l’art, tant part ces élèves, que par ceux qui vont essayer de s’échapper de son influence. Avec David, on a un retour à l’antique et une rupture avec la peinture baroque et rococo qui le précédait.
« régénérer les arts en développant une peinture que les classiques grecs et romains auraient sans hésiter pu prendre pour la leur »
David, Note sur la nudité de mes héros, 1799.
Le tableau est commandé par madame Récamier à David en 1800, mais le tableau est resté inachevé et ce pour d’obscures raisons qui nous sont inconnues et qui sont sans doutes de provenances diverses. Le tableau est donc du vivant de David jamais sorti de son atelier et ce n’est qu’après la mort du peintre, en 1826, et la vente des tableaux de l’atelier que celui-ci entra au Louvre.
Il ne fut redécouvert que quelques décennies plus tard dans les années 1870.
Cette toile est inachevée et seulement la tête du modèle est affublé de glacis, le reste du tableau possédant encore la touche du peintre. Les couleurs sont du grande poésie, le blanc de la tunique de madame Récamier se détachant du fond sombre tandis que les couleurs ocres du mobilier viennent rythmer l’ensemble.
De part son côté « non finit » le tableau est d’un grand mystère et dénote complètement de l’ensemble de l’œuvre de David; académique et régit par des codes très strictes. De même ce genre de pose était réservée à des tableaux d’histoire (grande spécialité de David).
La touche est tellement visible, presque par division qu’elle est terriblement moderne, est quasiment un appel à ce que vont faire, quelques décennies plus tard les néo-impressionistes avec leurs divisions de la touche.
Il est bien entendu à noter que ce n’est certainement pas ce qu’aurait rechercher David si il avait finit le tableau, même si après la révolution quelques tableaux de David possèdent des fonds avec cette touche. (Regardez cette touche avec le Portrait de Madame Trudaine, nous sommes dans les années 1790, c’est indéniablement très moderne.)
Cet aspect non finit, même si non voulu par David, est une grande tradition dans l’histoire de l’art et elle remonte à la Renaissance avec Donatello ou Michel Ange notamment. C’est que l’on appel le non finito. Plus tard ce sera Rodin qui utilisera cette technique et de façon consciente cette fois-ci.
David, reconnu pour ces grands tableaux d’histoire, sa rigueur dans sa technique et ces sujets, était aussi capable d’une touche et d’un jeu de lumière très poétique et intime. Il inspire ici et sans aucun doute, ce que plus tard rechercheront les néo-impressionnistes dans leur rapport à la touche.
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