Le quatuor de Manchester Maruja sort son premier album officiel « Pain To Power » et il frappe fort, très fort. Une musique dense, qui ne s’écoute pas en multitâche, mais les yeux fermés, le cœur ouvert. Ici, le spoken word côtoie les cordes et les cuivres, le punk dialogue avec la mélancolie, et chaque morceau ressemble à un uppercut émotionnel.
« Pain to power », un disque qui bouscule et qui résonne
C’est du Black Country, New Road passé au filtre punk : des luttes, des colères, des tristesses. Maruja peut te donner envie de balancer des pavés dans la rue comme de chialer sur un banc à 2h du matin. Il y a la même folie que le groupe de Londres, la même inventivité dans les compositions, la même densité mais rien de pop et de joyeux.
Prenons par exemple “Break The Tension” : tout est dit dans le titre, ça te donne envie de pogoter, de lâcher la pression avec des cuivres magiques. À l’inverse, “Saoirse” t’invite à t’asseoir, whisky à la main, et à contempler l’ombre des jours gris. “Réconcilie” est aussi important, c’est le dernier morceau et surtout l’unique éclaircie autour des nuages : la seule piste où l’on perçoit un peu d’espoir, comme une respiration après la tempête (je sais pas si ça se dit ça). Entre tout ça, du brut, du dense, du chant à la Ren, à la Zack de la Rocha, des chants de lutte.
Pain To Power n’est pas un album confortable qu’on écoute au hasard. C’est un disque entier (à écouter en entier du début jusqu’à la fin), enregistré dans les conditions du live qui bouscule, qui prend aux tripes, et qui laisse une trace. Maruja vient d’ajouter une pierre brute et brillante au mur du post-punk britannique, et elle risque de résonner longtemps (et d’être dans mon top 2025).