Pareidolia sort A Modest Proposal : la jeunesse emportée et bien pensée

Il y a des premiers singles qui cognent comme des portes qu’on claque, et d’autres qui font plus que ça. Ils entrouvrent quelque chose. Pareidolia, jeune groupe français, balance A Modest Proposal comme une grenade au ralenti : ça pète, mais ça laisse des éclats longtemps après.

Dès les premières secondes, le titre annonce la couleur. Un son qui grésille, un riff tordu, un spoken word hargneux : At The Drive-In n’est jamais loin, mais ici pas question de simple pastiche. Pareidolia a compris la leçon des Texans sans en recopier les devoirs. Ils injectent dans leur alt-rock une tension contenue, presque mathématique, qui se désarticule parfois pour mieux exploser.

Pareidolia, un chaos millimétré

Ce qui frappe surtout, c’est l’intelligence du morceau. Ça déborde, oui, mais avec maîtrise. On sent que les gamins, car oui, ils sont jeunes, (et alors ?) ont digéré pas mal de choses : du post-hardcore, du rock UK sous anxiolytiques, et même un petit goût de Mars Volta époque sobre. Le chant oscille entre rage retenue et spoken word halluciné, les guitares tricotent en contretemps, et la rythmique tabasse sans lourdeur.

Il y a une vraie proposition là-dedans, modeste peut-être dans le titre, mais ambitieuse dans les faits. Pareidolia ne fait pas du bruit pour faire du bruit. Chaque rupture, chaque cassure, chaque cri semble placé là pour dire quelque chose. De la colère ? De l’absurde ? De la beauté sous tension ? Peut-être un peu tout ça.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *