Pierre Martin, auteur de polar quimpérois !

Aujourd’hui j’avais envie de vous parler écriture, auteur, et surtout auteur quimpérois. Souvent les émissions littéraires, les blogs ou les articles de presse nationale ne nous parlent que d’auteurs déjà installés, célèbres, en délaissant les « petits » auteurs qui, eux, ont besoin de visibilité pour être lus en dehors d’un cercle restreint. Je ne vais pas vous mentir, je vais, ici, parler d’un auteur que je connais personnellement, un peu de copinage en quelque sorte, et alors ? Un Pierre Lemaître ou une Cécile Coulon ont les faveurs des médias et c’est amplement mérité, j’aime leur écriture et leurs histoires, comme beaucoup d’entre nous, ils n’ont donc pas besoin d’un article de blog qui, soyons clairs, ne sera pas vraiment lu ni partagé. D’ailleurs peu de ces auteurs réagissent aux « petits » papiers de nous autres, illustres inconnus de la critique. Nous leur faisons la part belle mais sans retour, par simple plaisir. Aujourd’hui je vais me faire plaisir différemment.

En premier lieu parlons de l’auteur du jour, un enseignant de l’Université de Bretagne Occidentale à Quimper, Docteur en Histoire moderne, spécialiste d’Histoire maritime, des estuaires et littoraux du XVIe au XVIIIe siècle, je sais je vends du rêve pour qui se fiche de l’Histoire mais je sais que les français sont friands de passé alors je continue. Bref, Pierre Martin, oui je n’avais pas donné son nom encore, (ne soyez pas impatients !) est un enseignant que j’ai connu en 2018 quand, pauvre folle, j’ai voulu avoir une équivalence BAC en passant un DAEU (Diplôme d’Accès aux Études Universitaires), que j’ai eu avec mention très bien et une note de 16 en Histoire (un peu de fatuité ne nuit guère). Pierre martin y était mon professeur d’Histoire évidemment. Mon côté indécrottablement scolaire m’a fait écouter tous les professeurs avec intérêt, et oui, je faisais mes devoirs ! À cette date, Pierre Martin n’était pas encore romancier, il écrivait sur les estuaires et l’Histoire maritime (et les saumons, sa passion !).

Depuis, à ma qualité de peintre sur faïence (les bols quimpérois tu connais ? Les vrais j’entends !) s’est ajouté un poste de correspondante pour le Ouest-France à Quimper, ce qui m’a amenée (oui j’arrive au but de ce billet) à revoir Pierre Martin à l’occasion d’un article pour son premier roman policier historique « La stèle de Porsmoric », sorti en juin 2022. Un deuxième « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois », vient de sortir ce 13 mars. Parlons-en.

pierre martin

Féru d’Histoire sociale, Pierre Martin a créé un héros du nom de Jean Nédélec, jeune colporteur devenu enquêteur de police sous le règne de Louis XIV. Les aventures se passent régionalement, dans le Finistère mais nous emmènent bien plus loin. Son premier roman installait le personnage et devient plus intéressant, pour moi, sur la deuxième partie quand les affaires de brigandage, les personnages complexes sont mis au jour et que le héros se construit. Je ne vais pas le cacher, je préfère son deuxième livre, je l’ai fini en quelques heures et c’est en général un bon indice pour moi. Je précise que j’ai toujours aimé les romans policiers historiques ou historiques tout court, j’ai longtemps lu Mireille Calmel et Peter Tremayne, j’aime l’ambiance d’une époque inconnue et souvent mystérieuse, les affaires de royauté, le parfum des effluves moyenâgeuses, je suis donc bon public me direz-vous. Mais il ne suffit pas de me parler Histoire pour m’emballer, au sens figuré bien sûr. Dans le deuxième tome se mêlent affaire d’État avec le lieutenant de police de Louis XIV, Gabriel Nicolas de la Reynie, et meurtres à Locunolé (commune près de Quimperlé) avec les superstitions et légendes à la mode de chez nous. Pas de spoiler alerte ! Je n’en dévoilerai pas l’intrigue. Je préciserai simplement qu’il n’est pas nécessaire d’être finistérien ou breton pour aimer les légendes, elles ont souvent leur pendants partout sur le territoire et je ne suis aucunement militante bretonne (oh que non !), j’ai même cela en horreur mais j’adore sentir qu’il y avait de nombreuses croyances chez nos aïeux, et ça met du sel dans les histoires de meurtres.

pierre martin

Comme diraient les critiques du Figaro, ce n’est pas de la Littérature, vous savez, ces gens qui méprisent la culture populaire et la dénigrent à longueur d’articles. Je m’en contrefous, ça vous le savez, pour moi la lecture est plaisir, et « par les temps qui courent » (je hais cette formule mais l’utilise à escient) le plaisir est la valeur essentielle. Je ferais bien passer mon avis par un 49.3 bien senti mais je crains qu’il n’en reste plus après Borne et Macron !

L’intérêt de l’auteur, Pierre Martin, est évidemment le plaisir d’écrire, il a mis du temps à s’autoriser l’écriture romanesque, mais également la vulgarisation de l’Histoire, il a étudié les historiens du sensible, Alain Corbin par exemple, pour affiner le paysage, les odeurs, le bruit de la société. Le plus dur, selon lui, était les dialogues, faire parler chacun, rester crédible.

Pierre Martin en est à son deuxième tome et ce n’est pas fini, son héros, Jean Nédélec a encore beaucoup d’aventures à vivre, en Finistère bien sûr mais en y mêlant affaires et personnages d’État. Un troisième est prévu en fin d’année, on n’arrête plus la plume de l’auteur !

On continuera à lire Pierre Lemaître, Haruki Murakami, et autres grands auteurs consacrés mais on peut s’autoriser à lire nos « petits » auteurs et en apprécier leurs histoires, en oublier les coquilles et autres maladresses qui restent. Beaucoup ont essayé d’écrire (hum…non pas moi) et n’ont pas eu la chance d’être lus, parfois à raison, écrire ne fait pas d’eux des écrivains, et parfois par manque de communication et de partage. Les réseaux seraient un outil formidable pour cela s’il n’y avait l’ego qui empêche de PARTAGER, on oublie l’essence même du mot réseau. Partagez vos lectures, qu’elles soient plaisir pour d’autres, il n’y a pas de mauvaises lectures.

Vous trouverez Pierre Martin sur Instagram.

pierre martin

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *