Punk is not dead #1 Marseille : pourquoi le futur du punk se crie avec l’accent

Marseille, ville portuaire au carrefour des cultures patri du plus grand club de foot du monde, a toujours été un terreau fertile pour les mouvements contre-culturels. Aujourd’hui, la scène punk marseillaise connaît un renouveau vibrant, mêlant héritage DIY, énergie brute et influences éclectiques.

Une scène en ébullition

Le punk marseillais ne se contente pas de reproduire les codes établis. Il les réinvente, les fusionne et les transcende. Des groupes comme Joe La Truite, avec leur punk-metal psychédélique, ou Salvation, qui puise dans le pop-punk californien, illustrent cette diversité sonore. Je fais un focus sur deux, afin de te montrer tout ça.

1/ Catchy Peril

Catchy Peril est un jeune groupe de disco punk from Marseille. Ils sont quatre, Basse, batterie, guitare et synthé. Ils emmènent le punk dans la disco et la disco dans le post punk en nous proposant une mélodie glam et psychédélique. Évidemment, on pense à la référence du disco punk, le groupe mythique LCD Soundsystem, mais je pense perso à une version punk de Tame Impala.

2/ Catalogue

Dans la grande tradition du rock froid qui transpire le béton et l’urgence, Catalogue déboule avec une énergie qui te prend à la gorge comme un lundi matin sans café. Formé à Marseille en 2013, le groupe balance un post punk enragé, minimaliste, sans fioriture — un truc qui tape droit, qui gratte, qui court sans trop regarder derrière.

Ici, pas de batterie classique : une boîte à rythmes têtue qui claque sec, des guitares crantées façon scalpel rouillé, et des voix à mi-chemin entre récitation possédée et uppercut nihiliste. On pense à ESG, à The Fall, à Brigitte Fontaine sous anxiolytiques, avec cette touche très marseillaise de faire gronder le périph’ dans les amplis.

3/ Claque

Y a des groupes qui murmurent, y en a d’autres qui parlent fort, et puis y a Claque. Eux, ils hurlent dans un mégaphone en feu depuis un rooftop de la Belle de Mai. Groupe noise made in Marseille, Claque balance des morceaux comme on jette des pavés : sans trop viser, mais toujours en pleine gueule.

Leur son, c’est du béton fondu, une tornade de feedback, de cris distordus et de tensions qui n’explosent jamais vraiment, mais qui te maintiennent le crâne dans un étau. Imagine un croisement bâtard entre Daughters, Headwar et une rave industrielle qui aurait mal tourné dans un hangar de Vitrolles. Pas de mélodie sucrée ici, juste des nappes de colère, du chaos organisé et des riffs qui te percent les tympans à l’Opinel.

Claque ne fait pas de la musique pour plaire, ils font du bruit pour exister. Et c’est salutaire. À une époque où tout le monde polit son son comme un CV LinkedIn, eux te balancent leurs tripes brutes sur Bandcamp et s’en foutent royalement si t’as mal aux oreilles.

Des lieux emblématiques

La scène punk marseillaise s’appuie sur des lieux emblématiques qui servent de catalyseurs à cette effervescence. Le Molotov, situé en plein cœur de la ville, est devenu un incontournable pour les amateurs de musiques alternatives. Avec une programmation éclectique allant du punk au metal en passant par le reggae, cette salle incarne l’esprit ouvert et rebelle de la scène locale.

Des festivals fédérateurs

Les festivals jouent également un rôle crucial dans la dynamisation de la scène. Le Bad Punx Fest, qui a tenu sa troisième édition en février 2025, rassemble chaque année une pléiade de groupes locaux et internationaux, offrant une vitrine à la diversité du punk marseillais.

Un autre événement notable est La Plaine du Rock, (créé par l’association Phocéa Rocks) qui met en avant la scène underground marseillaise dans toute sa diversité, allant du punk à la cold wave en passant par le folk et le post punk.

Et si tu veux aller plus loin :

https://anotherwhiskyformisterbukowski.com/5-groupes-de-post-punk-francais-a-decouvrir/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *