Petit rappel, DEATH a été créé en 1983 en Floride par le génie de la guitare (et au passage dictatorial et relou) Chuck Shuldiner, aujourd’hui décédé. Le groupe est considéré à raison comme l’un des fondateurs et pionniers du mouvement Death Metal aux côtés de POSSESSED et de MORBID ANGEL en particulier. Leprosy, paru en 1988, est le 2ème album du groupe (après Scream Bloody Gore qui avait posé les bases du style DEATH) et constitue rien de moins qu’un classique du genre. A noter également qu’il s’agit là des premiers travaux de l’ingénieur du son légendaire du Metal extrême Scott Burns. Ce dernier a d’ailleurs contribué aux nombreux albums réalisés par les groupes de la première vague Death Metal des années 80/90.
Leprosy, l’un des meilleurs albums Metal de l’histoire
Bon, on ne va pas se mentir, l’artwork en lui-même donne le ton de l’album. La pochette (devenue culte) réalisée par Ed Repka illustre clairement l’orientation prise sur Leprosy. On est loin du monde des bisounours avec des textes influencés par la souffrance mentale et physique, l’horreur et la mort exprimés (voire vociférés) par la voix gutturale de Chuck Shuldiner. La musique est pour le moins brutale et arrache la tronche. Pourtant, on tient là juste une pépite. Tout le talent de Chuck Shuldiner (qui en influencera plus d’un) s’exprime pleinement au travers de la qualité des compositions des 8 titres qui structurent l’album, du sens unique et incroyable des mélodies absolument géniales et des changements constants de tempos. C’est tout cela qui confère à Leprosy une place de premier choix dans la production de disques Death Metal Old School. Alors si tu devais en écouter un seul, ce serait celui-ci.
Review !
Habitué aux changements de line-up systématiques entre les albums et les tournées, Chuck Shuldiner (chant/guitare) s’entoure pour Leprosy de Rick Rozz (guitare, futur membre de MASSACRE), Terry Butler (basse, futur membre d’OBITUARY) et de Bill Andrews (batterie, futur membre de MASSACRE).
Leprosy est le titre éponyme qui ouvre l’album sur un riff très lourd mid-tempo. Une montée massive survient dans la foulée et prend les tripes, sans parler des growls de Chuck Shuldiner. Une entrée en matière parfaite, contrôlée de bout en bout et annonciatrice d’un régal musical !
Born Dead s’enchaîne sur un tempo plus speed et là où on pense qu’il va y avoir une pause, pas du tout ça accélère encore ! Bref, une belle torgnole agrémentée d’un solo juste incroyable.
Forgotten Past emprunte davantage le style Thrash Metal. Le tempo est rapide dans l’ensemble mais le morceau varie grâce à des breaks judicieux et entraînants laissant la place à un solo virtuose.
Left To Die est un morceau de haute volée dans sa structure et sa composition. Le tempo est élevé et là encore, un break inspiré sorti de nulle part nous envoie sur un riff lourd ouvrant la porte à un solo de très haut niveau. Ça groove et ça file la chair de poule tellement c’est bon.
Pull The Plug est LE morceau emblématique de l’album et un classique que DEATH avait pour habitude de jouer en dernier durant ses concerts. Tout en maîtrise, le démarrage lent et lourd laisse place ensuite aux riffs géniaux de cavalcade et à un refrain dantesque sans parler du solo, juste brillant, une nouvelle fois.
Open Casket est l’un de mes morceaux préférés de l’album, de DEATH et de Death Metal en général. J’ai usé cette chanson quand j’allais en cours. Les changements de rythme sont colossaux, le groove est énorme, la rythmique écrasante et les riffs juste sensationnels. Combo parfait !
Primitive Way est peut-être le morceau de l’album que l’on pourrait qualifier de plus « faible » car peut-être trop direct et dépourvu des variations bien senties qui animent les autres titres. C’est un parpaing. A noter qu’il s’agit du seul morceau du disque non signé par Chuck Shuldiner mais écrit de A à Z par Rick Rozz (dont le talent est moindre).
Choke On It met fin à l’album avec de nouveau un classique. Les riffs implacables sont variés, les tempos différents se succèdent et les mélodies ne sont pas sans rappeler certains titres du premier album de DEATH Scream Bloody Gore comme Zombie Ritual ou Baptized By Blood par exemple.
En résumé.
Leprosy est un album incroyable qui réussit la prouesse d’équilibrer les accélérations fulgurantes et les mélodies inattendues mais cohérentes. Avec cet album, DEATH livre une prouesse musicale : vitesse et techniques sont parfaitement maîtrisées de bout en bout. Les textes se veulent également plus matures et présentent les sujets que prendra DEATH par la suite (philosophie, politique, place de l’humain…). On pourrait toujours débattre de la qualité du mix qui peut laisser parfois à désirer (notamment le son de la batterie) mais sincèrement, on tient là un album juste colossal pour l’époque (1988) qui tient pour beaucoup au talent de musicien et au génie de Chuck Shuldiner. Leprosy a été (et demeure) un disque inspiré et inspirant.
Inscrit au patrimoine du Metal Extrême, DEATH, dans la continuité de Leprosy, sortira Spiritual Healing en 1990 (avec James Murphy à la guitare qui remplacera Rick Rozz). ce disque deviendra lui aussi un album marquant (mes préférés sur les 7 disques réalisés par le groupe).
Même mort, DEATH reste plus vivant que jamais dans la mémoire collective des metalleux !
PLAY IT LOUD!