Bonne nouvelle en ce lundi, Rim’K du 113 a annoncé dans une interview que leur premier et culte album “Prince de la ville” pourrait être mis sur les plateformes de streaming prochainement.
En effet, et on l’apprend dans le documentaire sur DJ Mehdi (regardez le si vous ne l’avez pas encore fait), les droits d’auteurs n’ont pas été respectés (en même temps, c’était le début à l’époque). Il apparait donc que les samples de Marvin Gaye et de Curtis Mayfield posent problème. Mais les avocats font leur taf d’avocat et apparemment, ça va bientôt arriver. Il explique : « J’ai vingt-cinq ans de carrière, je suis moi-même producteur, j’ai donc racheté les bandes d’enregistrement originales de l’album. Maintenant, mes avocats sont en train de régler les questions de droits dont je parlais. On y est presque. J’espère que l’album pourra ressortir d’ici la fin de l’année »
En parallèle, le groupe devrait se lancer dans une tournée des familles. On leur a même proposé un film. On a donc pas fini d’entendre parler du 113 dans les mois à venir (et c’est chouette).
En attendant, il est dispo sur youtube
Les princes de la ville, c’est quoi
Imagine que tu t’apprêtes à entrer dans un vortex urbain où chaque son explose comme une grenade de réalité crue et brute, projetée dans les entrailles des rues de la banlieue parisienne. C’est là qu’on trouve “Les Princes de la ville”, l’album du 113. Pas une simple galette hip-hop, mais plutôt une expérience sous acide, un cocktail Molotov musical qu’on te balance en pleine face avec une précision millimétrée. Hunter S. Thompson n’aurait jamais pensé qu’un groupe de rap banlieusard pourrait capturer le frisson de sa folie gonzo. Mais ils l’ont fait.
Ce truc, sorti en 1999, c’est la bande-son des fauves urbains : de Vitry à Ivry-sur-Seine. Fini les visions douces de la France, tu rentres dans une jungle bétonnée, où les riffs d’accordéon et les boucles de DJ Mehdi te prennent à la gorge. C’est l’époque où rien n’était encore poli, ni commercialisé. Tout sentait encore la sueur et les rires amers.
Rim’K, AP, et Mokobé t’entraînent dans une dérive poisseuse à travers leurs vies, mais ce ne sont pas des touristes du chaos. Ils sont les Princes. Chaque morceau est une tranche de cette monarchie des ruines, où l’espoir et le désespoir dansent sur une fine ligne de rasoir. “Tonton du bled”, c’est plus qu’un hymne, c’est une réminiscence épique, comme si ton vieux oncle algérien te racontait des batailles qui n’ont jamais existé.
Ils te racontent leur vie comme des reporters de guerre, sur fond de crise identitaire, de marginalisation, mais aussi d’une puissance collective indéniable. Et puis t’as “Jackpotes 2000”, un hymne aux jackpots ratés, à la gloriole éphémère. C’est comme fumer une clope sur le toit d’une voiture en feu, alors que tout le monde crie en bas, mais toi, tu t’en fous. Tu continues de tracer.
Écouter ça, c’est comme te faire injecter une dose massive de vérité crue. Pas de fantasmes de gangsters ricains ici, juste la réalité qui te colle à la peau, jusqu’à ce que tu te réveilles en sueur, à trois heures du matin, avec “Prince de la ville” qui tourne encore en boucle dans ta tête.
Rocksan
Alors oui bel article, joliment écris, mais bon heu “Tonton du bled” une réminiscence épique mdr n’importe quoi, c’est un son de rats de cités en survêt Lacoste, un titre complètement crétin, manifeste de l’illettrisme, après le 113 a fais de bons sons attention, mais bon faut arrêter de mythifier cet album, c’est pas non plus Lunatic ou NTM
Charles Chinasky
J’avoue, j’ai peut être été pris dans ma lancée 🙂