Produits de terroirs, recettes de grand-mère, sites touristiques, lieux-dits et j’en passe. Le patrimoine française regorge de nombreuses pépites et trésors plus ou moins cachés que tout le monde peut découvrir en s’en donnant la peine. Il suffit de se pointer dans une région et de sortir un guide quelconque ou de se rendre vers le guichet d’office de tourisme le plus proche pour découvrir la richesse du patrimoine du pays. Loin de moi l’idée de sortir un énième pamphlet sur notre beau pays et d’être étiqueté pour ces quelques mots. Non, en bon testeur culinaire, je préfère prendre le large et juste profiter de ce que la scène musicale française peut nous offrir.
Me voilà donc, moi, ma b*** et mon couteau avec une légitimité toute subjective pour vous parler d’une nouvelle découverte musicale dénichée derrière un de ces innombrables liens obscurs reçu par mail.
Rivière Monk, c’est la preuve que l’été ne doit pas uniquement rimer avec Magic System.
Pour passer le côté richesse de terroir, on se penchera juste sur les origines du duo Rivière Monk. Venus tout droit d’un département ou le rhum, le soleil et les palmiers sont aussi communs que la pluie ne l’est en Bretagne, les deux fondateurs du label Distile Records reviennent dans nos oreilles avec un nouvel EP.Rivière Monk donc. Le nom peut paraitre assez extraordinaire, mais une fois que l’on sait le pourquoi du comment, il prend tout son sens et devient aussi naturel que le fait de se laisser envouter par leur chaude musique électronique. Pour aller plus loin dans l’explication, il s’agit de la réunion de deux projets : Rivière Salée et Monk. Une fusion autour de la musique et des release qui sentent bon l’été.
Le duo s’était déjà fait remarquer, en 2018, pour sa capacité à sortir une musique capable de botter le culs des parisiens pour les envoyer sur des plages où règnent chaleur, tranquillité et bon vivre (voire courtoisie). Supercruz portait déjà cette marque et cette envie de sortir des sons du type Relaxation.mp3 ou Caraïbes.flac.
Bref, une dose de douceur et une véritable capacité au voyage immobile.
Au début de l’été 2019, j’avoue que je frétillais donc d’impatience à l’arrivée du nouvel opus du duo comme Jonathan attends le prochain Magic System. Une belle attente et un bonheur de retrouver les deux musiciens avec ce nouvel EP : Explorers.
Une nouvelle fois, les deux compères originaires de Martinique sortent du lot avec ce petit plus que d’autres décrivent si bien comme « une véritable invitation au voyage » qui nous envoie sous d’autres parallèles.
5 morceaux pour accompagner la montée en température de notre campagne française et l’activation des nombreuses climatisations des grandes villes. Si l’EP s’ouvre calmement, les morceaux rivalisent d’ingéniosité pour nous balancer des sonorités à faire palir les plus grands. Aussi, Easy laisse planer une aura similaire aux morceaux de The Field avec ces boucles entêtantes et Sunset prend des airs de Rone avec cette ambiance astrale. Pas de panique pour autant, on est bien dans la jungle sonore du duo avec ce dernier morceau sobrement nommé Voyage.
C’est peut être d’ailleurs le meilleur moyen de résumer la musique du duo que de s’attarder plus longuement sur la clôture de cet album/voyage. Atmosphère douce rythmée par des cordes pincées et des synthés planants. On plonge dans un oriental inconnu avec un drop savamment dosé accompagné par de mystérieuses voix et une boîte à rythme bien loin des kicks, snares et autres délires qu’on nous ressort à toutes les sauces. Non, là on est plus dans la BO de cette carte postale que le cousin Jean-Louis va t’envoyer une fois qu’il sera sorti de son avion et posé dans son hôtel aux étoiles trop nombreuses.
En gros, Rivière Monk, c’est un bon moyen de se dire qu’à côté de cette carte postale d’une station balnéaire quelconque, il y a des petits trésors où on peut encore se poser vraiment loin de tout.