Nous avions déjà annoncé la sombre couleur en fin d’année dernière lorsque Robi révélait L’Eternité, premier extrait lumineux issu de son nouvel album intitulé LA CAVALE paru chez At(h)ome en janvier dernier.
Et bien aujourd’hui, nous avons l’honneur d’avoir pu poser quelques questions à l’artiste qui sera en concert le jeudi 26 mars (cette semaine !) au Divan du Monde à Paris dans le cadre du festival Les Femmes S’en Mêlent ! L’occasion d’en savoir davantage sur Robi qui vient de sortir il y a quelques jours son entêtant nouveau single : Nuit de Fête.
Robi, tu as écrit et composé tous les titres de LA CAVALE. L’expérience et le succès du premier album L’HIVER ET LA JOIE (2013), ont-ils influencé l’écriture du second ?
Je ne me suis pas posée la question. J’ai avancé, continué à écrire sans véritable pause. Au contraire je dirais qu’écrire LA CAVALE m’a permis de fuir le bilan, de fuir les questions, d’être tout de suite et de nouveau dans le faire, au cœur de quelque chose, pour ne pas risquer le recul abyssal. LA CAVALE est une fuite en avant. Pas un retour sur soi.
Les notions d’espace-temps (L’Eternité ; Etre là ; De cet endroit ; etc.) et de mouvement (Nuit de Fête ; Danser, etc.) sont des thématiques récurrentes dans cet opus. D’ailleurs, La Cavale est étonnement le titre qui ferme l’album alors que nous sommes en pleine évasion. Le thème de la fuite, qu’on entend déjà dans A cet endroit, prend toute sa dimension. Justement, que fuit Robi ?
Ce que je fuis c’est moi. Ce que je poursuis c’est moi. Ce que je fuis c’est le temps qui passe. Ce que je poursuis c’est le temps qui passe. Nous en sommes tous là à un moment de nos vies. Entre passé et futur. Toujours ignorant à nous même sans autre certitude que la fin de toute chose.
Cet album est musicalement d’une extrême cohérence, notamment dans la production et l’arrangement avec l’utilisation de sons et d’instruments typiques d’une pop moderne qualitative aux accents post-punk. Sur quels instruments poses-tu généralement tes premiers mots ? Comment composes-tu ?
Voix et rythmiques toujours sont au centre des choses. C’est la base, les fondations et le toit. Après on construit les murs. Toute musique peut se contenter de cela, le rythme et la mélodie. Toute musique commence par cela.
Quelle musique écoutes-tu aujourd’hui ? Trouves-tu un écho à ce que tu fais chez les artistes et/ou musiciens contemporains ?
Ce que j’écoute ne fait pas forcément écho à ce que je fais. Je ne fais pas la musique que je voudrais entendre mais la musique que j’ai besoin de faire. Cela n’a rien à voir avec le goût, bon ou mauvais. Et je serais bien incapable de faire ce que j’aime.
Tu sembles plus du côté de l’Outrenoir de Pierre Soulages, que du Bleu d’Yves Klein. Le premier est l’inventeur du « noir-lumière » qu’il définit ainsi : « Outrenoir : noir qui cessant de l’être, devient émetteur de clarté, de lumière secrète ». Qu’est-ce que cela t’évoque? Et quelle peut en être la résonance dans ton travail?
« Le noir avait tout envahi à tel point que c’était comme s’il n’existait plus »
Nous aurons le plaisir de te voir en live le 26 mars prochain à l’occasion du festival Les Femmes S’en Mêlent. Quelle formation présentez-vous tes musiciens et toi sur scène ?
Nous sommes enfin quatre sur scène. Enfin la main de l’homme remplacera la machine rythmique. J’en suis heureuse. Nous allons gagner en amplitude et en nudité.
Quels sont tes projets (single, clip, collaboration…) dans un futur proche ?
Je viens de réaliser un Clip pour une chanteuse très talentueuse, Annika and the Forest, je suis très fière d’avoir pu me frotter à son univers et qu’elle m’ait confié un peu d’elle même. J’espère que d’autres m’en donneront la chance. Et pour le reste tourner, tourner et continuer à écrire.
Merci à Chloé Robineau alias Robi, et le label At(h)ome.
Crédit photos: Frank Loriou.
DISCOGRAPHIE :
LA CAVALE (LP)- sortie le 26/1/15- AT(h)OME.
L’HIVER ET LA JOIE (LP)- 2013- Les Disques De Joie
ROBI (EP)- 2011- autoprod
ACTUS CONCERTS :