Une communauté mormone se réveille un matin de 1984 et découvre avec effroi le meurtre de Brenda Lafferty et son bébé de 15 mois. Jeb Pyre, mormon lui aussi, va enquêter et découvrir les sombres secrets de l’influente famille Lafferty, mais aussi ceux de sa religion qui vont mettre sa foi à l’épreuve.
Sortie sans grande publicité sur la plateforme Disney +, la série Sur Ordre de Dieu est une vraie surprise. Sur fond d’enquête policière suite à un double meurtre dans une famille très influente d’une communauté mormone, le spectateur va être baladé entre l’époque où se passe l’enquête, des flashbacks liés à la famille Lafferty et enfin ceux liés aux débuts du mormonisme et à sa fondation. La série est également basée sur le bouquin de Jon Krakauer “Sur ordre de Dieu. Double meurtre au pays des mormons” lui même basé sur une histoire vraie.
Alors on pourrait se dire “Ouais ok, encore une histoire de meurtre, encore une enquête et en plus on nous sert une petite tasse de religion par dessus.” et en effet, c’est un peu ça mais rien n’est simple dans cette affaire et les méchants ne sont pas tous très méchants et les gentils très gentils. Chaque personnage est nuancé mais ce qui ressort surtout en définitive, c’est quelque chose que nous savons déjà : le patriarcat et la religion déteste les femmes. Tout au long des 7 épisodes, on constate que la religion a une place prépondérante dans la famille qui ne vit qu’en fonction de ses préceptes et que les femmes n’ont pas leur mot à dire. Pire encore, elles acceptent et trouvent normale la situation, jusqu’à une certaine mesure, et quand certains personnages commencent à dépasser certaines limites. On découvre aussi un mode de vie particulier, loin de celui que nous pouvons connaitre, où les femmes sont là pour pondre des gosses, faire des gâteaux et être la secrétaire de leur mari.
On ne peut pas parler de Sur Ordre de Dieu sans parler de son casting incroyable. Andrew Garfield qui n’a plus vraiment grand chose à prouver montre encore l’étendue de son talent, mais celui qui prend toute la place à l’écran c’est Gil Birmigham (que je ne connaissais que de Twilight, me jugez pas svp !). Tout le casting féminin aussi est absolument parfait avec une mention spéciale pour Daisy Edgar-Jones, superbe Brenda Lafferty. Mais force est de constater que la plus grosse surprise de ce casting, reste Sam Worthington, dans le rôle du fils aîné de la famille, qui est passé d’un mec au charisme d’huître à un acteur talentueux qui arrive à nuancer la folie qui s’empare peu à peu de Ron Lafferty.
En bref, Sur Ordre de Dieu mériterait qu’on en parle un peu plus pour certaines séquences qui font froid dans le dos et pour l’avancée de cette enquête qui nous tient en haleine, jusqu’à la révélation finale du meurtrier de Brenda et son bébé. On pourra lui reprocher d’aborder les scènes “historiques” de manière peu subtile et la manière dont elles sont amenées font un peu l’effet d’une mouche dans un bol de soupe, mais aussi, et surtout, on pourra aussi apprécier le fait que le point de vue sur la violence faite aux femmes n’est jamais putassier ou gratuit. Et quand on éteint son écran à la fin de la série, il nous restera une phrase en tête “Brûlons le patriarcat”.