Le plus gros succès du box-office nippon n’est pas un film d’animation, mais un documentaire des années 60.
Tokyo Olympiad retrace les Jeux de 1964 dans la capitale japonaise. Réalisé par Kon Ichikawa, le film sortit en salles l’année d’après et fit l’objet de projections dans les écoles à travers le pays, ce qui explique son record au box-office en terme de nombre d’entrées, tout juste égalé par Le Voyage de Chihiro.
Il est disponible en intégralité sur YouTube, et c’est ce que j’ai trouvé de mieux pour remplacer les Jeux de Tokyo 2020 qui auraient dû démarrer la semaine prochaine. Mexico 1968 a peut-être plus gravé la mémoire collective (le poing levé du Black Power, la remontée de Colette Besson, …), mais nul doute que les premières olympiades asiatiques ont marqué l’histoire de leur pays.
Moins de 20 ans après la fin de la guerre, le Japon tout entier revenait sur le devant de la scène sous les traits d’un pays moderne et pacifique. Leur train à haute vitesse (le Shinkansen) fut créé pour l’occasion. Leur équipe de volley féminine remporta le tournoi, diffusé en direct pour la première fois, contribuant (j’en suis sûr) à la création du manga Jeanne et Serge 20 ans plus tard.
Enfin, l’honneur d’allumer la flamme dans le stade olympique revint à Yoshinori Sakai, un athlète né à Hiroshima le jour de l’explosion atomique. Un symbole en or massif.