Quand tu tombes, c’est comme de voir la neige en plein mois de juin couvrir les trottoirs.
Quand tu tombes, chaque matin tu as l’impression de marcher sur un tapis de pétales de cerisiers que le vent dépose sous tes pieds… Il y a de la légèreté dans l’air estival aux lueurs de l’aube, il y a tant de légèreté que tu te sens le cœur en apesanteur… sur un petit nuage.
Quand tu tombes, il n’y a plus de hasard, juste des évidences et des yeux clairs dans lesquels la noyade est douce, un océan de plumes en bulles d’édredon, autant de cocons douillets où te lover à toute heure du jour et de mille & une nuits sans fin.
Quand tu tombes, l’ivresse est permanente, la moiteur au creux du ventre & des paumes, la fièvre à l’épiderme, les frissons dans les reins et le corps en états secondaires, tu n’es plus maître de toi-même.
Quand tu tombes, c’est à ses yeux clairs que tu te raccroches, suspendu à ses prunelles, vacillant à chaque battement de cils…
Perdre pieds, c’est mettre mes pas dans les siens & ses phrases dans les miennes, c’est respirer trop fort quand sa bouche clôt la mienne, c’est sentir les flocons me caresser la nuque et la chaleur rougir mes joues quand elle pose son regard sur moi…
Perdre pieds, c’est collectionner ces pétales que le vent éparpille comme autant de souvenirs précieux, collectionner un peu, beaucoup, à la folie les moments passés avec elle.
Tomber, c’est devenir fou… complètement fou d’elle !