Vous êtes probablement passé à côté #14 At The Drive-In et Relationship of Command

Il y a des albums qui te collent à la peau, même vingt ans plus tard. Relationship of Command d’At The Drive-In, c’est celui-là. Le genre de disque que tu découvres à 18 ans (enfin moi) et qui te fout une claque dont tu te remets jamais.

At The Drive-In, une 205 et Thomas VDB

À l’époque, pas de Spotify, pas de YouTube, pas de torrents. Si tu voulais écouter At The Drive-In à La Rochelle, fallait commander tes imports chez le disquaire près de la Grosse Horloge. Trois semaines d’attente, le vendeur qui te reconnaît à force de passer tous les mardis, jour des arrivées, et un portefeuille qui crie famine. 400 ou 500 francs pour deux ou trois albums, la passion n’avait pas de prix (enfin si, une grosse partie de mon argent de poche). Et quand enfin le colis arrivait, c’était Noël avant l’heure. Petite anecdote. A l’époque je lisais Rock Sound, le mag de Thomas VDB et ils avaient parlé de 2 groupes qui débutaient : At the drive in et Linkin Park. J’ai choisi les premiers au hasard, parce que j’aimais bien la pochette. Le coté indé de la force a poussé mon achat.

Je me revois, cheveux longs, veste en cuir rouge à la Tyler Durden, hurlant dans ma 205 rouge en écoutant One Armed Scissor ou Arcarsenal. J’avais bricolé une cassette avec leurs morceaux, un condensé de fureur et de poésie. Parce que ouais, ces mecs savaient écrire :

“Labor concentrated, in this sheepless chapel, they call it a wasteland, they call it a wasteland, baby.”

C’était plus que du punk, c’était une déflagration, un truc viscéral entre la rage et la transcendance. Chaque titre de Relationship of Command sonnait comme un cri. La production de Ross Robinson ajoutait cette tension électrique, presque spirituelle, qui faisait de chaque morceau un exorcisme.

Et puis il y avait cette rage élégante, cette passion punk qui donnait envie d’arracher le monde avec les dents, de tout brûler, de tout recommencer. Cédric Bixler-Zavala hurlait comme un prêcheur sous acide, Omar Rodríguez-López torturait sa guitare, et toi, t’étais là, compressé dans un monde trop petit pour leur énergie.

Aujourd’hui encore, 25 ans après (oh putain) Relationship of Command reste un disque à part pour moi. Un disque qui n’a jamais vieilli et que j’écoute par période, dans ma voiture en rentrant du taf.

2 commentaires

  • Fpamm
    Fpamm

    Même claque ici, je tenais à le dire.

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  • Xav
    Xav

    Idem grosse calotte, il y a un gros côté bordélique mais c est tellement bien fait à la limite de l intellectuel plus que de l instinct cet album. Une énergie que peu de groupes à l époque pouvait déployer. Un album indispensable.

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