LA BIO
Will Argunas est le nom d’artiste d’Arnaud Guillois. Will est né en 2007 quand Arnaud, qui lui est né en 1972, est entré dans la team kstr avec la BD Missing. Avant de devenir Will Argunas, Arnaud a fait l’école d’arts appliqués de Poitiers, son service militaire, puis il est venu chercher du boulot à Paris. Il à bossé chez Ed avant de faire ses premières armes dans la pub et la com. Il a commencé à faire de la BD au début de notre siècle et à un moment, il a décidé que çà serait un full time job.
A ce jour, Will a produit une quinzaine d’albums de BD. Mais si on a tenu à faire un portrait de lui ce mois-ci, c’est aussi parce que la saison des festoches approche et que Will, qui est comme moi un ardent fan de metal, a réalisé quatre recueils de portraits des festivaliers du Hellfest, les Pure Fucking People.
On a donc fait un portrait du dessinateur et du metaleux, pour mieux comprendre la source de sa passion et les origines de cette belle série. On te propose une vidéo qui présente quelques planches issues des 4 recueils de Pure Fucking People et une interview réalisée en mai 2015. Comble de bonheur, The Midnight Ghost Train, qui participe également au Hellfest cette année a accepté qu’on utilise sa musique pour notre vidéo (Petit rappel sur TMGT, on te les avais présentés sur le blog là et ici).
LA VIDEO
L’INTERVIEW
Will et le Metal
Hank: L’album ou le groupe qui t’as fait aimer le metal?
Will Argunas: Houlà, dure dure comme question. J’ai découvert le metal assez tard, en école d’art, grâce à des potes. On devait être en 1991, j’avais 19 ans, et peu de thune, du coup j’enregistrais sur cassette tous les groupes que je découvrais : Metallica, Iron Maiden, AC/DC, Nirvana, les Guns … Le premier cd de metal que je me suis acheté, ça devait être Angel Dust de Faith no more.
Hank: Le genre de metal que tu aimes aujourd’hui?
Will: Après les années 90 et le grunge (Nirvana et consorts), puis le rap/metal (Faith No More, Bodycount, Rage Against The Machine), puis le Thrash (Slayer, Sepultura …), puis le Metal Symphonique (The Gathering, Within Temptation, After Forever), puis une période plus sombre avec Craddle of Filth, Type O Negative, My Dying Bride, Primordial … J’aime de plus en plus le Stoner. Au Hellfest je suis toujours sous la Valley. Ce qui est passionnant dans le Metal, c’est qu’on découvre en permanence de nouveaux groupes, de nouveaux courants, de nouvelles modes …
Hank: Ton top 3 ultime?
Will: Dur, dur à nouveau … mais je dirais :
Faith no more
Sup
Type O Negative
Hank: Ta playlist du moment?
Will: Janis Joplin (à cause d’un projet en cours), le dernier Faith No More, forcément, 7 weeks, Mars Red Sky, My Sleeping Karma, Church of Misery , The Midnight Ghost Train, Brother Dege.
Will et le Hellfest
Hank: Premier Hellfest?
Will: 2009, avec ma femme. A la base, on y allait parce que je voulais fêter ses 40 ans d’une belle manière, un festoche metal, pour nous qui n’allions plus en concert, habitant une petite ville de 8000 habitants dans le Loiret depuis 2005, et ayant 3 enfants en bas âge. Or la musique Metal est une de nos nombreuses passions communes, comme la bd, l’illustration, le cinéma asiatique, les séries télé … On y a passé 2 jours, le vendredi et samedi. Il faisait un super temps, et là on s’est dit : c’est le « paradis » ici. Du coup on a chopé le virus, et l’envie de revenir chaque année.
Hank: Meilleurs souvenirs?
Will: L’année dernière, le dimanche soir, après avoir plié le stand, avec ma femme et notre fille aînée (Charlotte, 12 ans), dehors, à côté du feu près des bars du Hellfest, une bière à la main, content de l’édition, des recettes du fest, apaisé, serein.
Hank: Meilleurs concerts / plus belles découvertes?
Will: Sup en 2011 sur la main stage, et en 2014 sous une des doubles tentes. Je ne les ai jamais vus ailleurs. Pour les découvertes : Clutch, Ufomammut, My Sleeping Karma, Karma To Burn, il y en a eu tellement.
Hank: Pour toi, qu’est-ce qui distingue le Hellfest des autres fest?
Will: L’ambiance la nuit, le décorum, l’esprit artisanal, les surprises chaque année comme le corbeau et la grande roue l’année dernière, leur souci de vouloir toujours faire mieux.
Hank: Et cette année: ceux que tu aimerais voir?
Will: Bodycount que je n’ai jamais vu, dont on a tous les albums à la maison, et qui joue pour la première fois au Hellfest. Faith No More évidemment (ce sera ma 3e fois). Killing Joke, jamais vu, Five Finger Death Punch, jamais vu …
Hank: Mais tu y seras aussi en tant qu’exposant, tu arrives à concilier le stand et les concerts?
Will: Oui, je serai à nouveau exposant, du coup je fais moins de concerts qu’auparavant. On se relaie sur le stand pour aller voir les concerts qu’on ne veut surtout pas louper.
Hank: Tu participes à d’autres fest cette année?
Will: Cette année je serai également présent au Motocultor avec stand. Et peut-être une journée au Mfest en septembre.
Will et les PURE FUCKING PEOPLE
Hank: Comment l’idée de Pure Fucking People t’est venue?
Will: Le baby blues, post festival, en 2009. J’ai passé toute la semaine à regarder mes photos sur mon écran d’ordinateur (à l’époque il n’y avait pas encore facebook, et on trouvait rien sur le Hellfest). J’avais un creux au niveau de mon boulot de l’époque, un album bd fini et pas de boulot comme coloriste. Du coup je me suis mis à redessiner un premier festivalier, puis un deuxième. J’avais pris 350 photos avec mon appareil photo numérique, histoire d’immortaliser ce premier fest, sans me douter de ce que j’allais en faire.
Hank: Comment choisis-tu tes sujets?
Will: Je ne suis pas une groupie qui va devant, dans la fosse. J’aime l’espace. Du coup, en étant un peu loin, en retrait, j’observe ce qui se passe autour de moi. Et je prend une ou plusieurs photos quand un sujet m’interpelle. En fait, je ne les choisi pas, ils s’imposent à moi, parce que je suis là, où je les met en scène en attendant le bon moment, en me déplaçant, en me rapprochant. Puis en me signalant, en profitant du fait que quelqu’un prend une photo. Ma technique à évolué au fil du temps, en passant d’instants volés à des gens qui posent, car au Hellfest, plus qu’ailleurs, les gens sont là pour se montrer, pour s’éclater, se déguiser, se travestir, devenir quelqu’un d’autre le temps du fest, se foutre de ce que l’on pense d’eux. Ils sont détendus, parfois en vacances, là pour écouter leur musique préférée en buvant des bières. C’est un bel exutoire. Les gens attendant ça pendant un an. Il n’y a qu’à se servir, toute cette « faune » représente une formidable source d’inspiration pour un dessinateur.
Hank: Comment travailles-tu (du repérage du sujet au dessin final)?
Will: Je prend le plus de cliché possible pour avoir le choix à l’arrivée, et ne pas me répéter sur des dessins, des attitudes que j’auraient déjà traitées en dessin. Je fais confiance à mon ressenti, je fais en sorte que l’image originale raconte une petite histoire. Au début, je n’écrivais pas de texte à côté des dessins. C’est venu au tome 3. Avec des mises en page où les gens bougent, deviennent presque des personnages de bd, des images de flip book. Je trie aussi en fonction de choses que je n’ai jamais faite, des matières, des textures … Pure fucking people, c’est avant tout depuis le début un laboratoire graphique, où mon trait a changé, en s’épurant sur les « chairs », où je me suis mis à utiliser de la trame, à bidouiller mes photos originales pour ne prendre certains endroits, les réincruster dans les dessins, et retravailler le tout, pour que tout soit fluide, homogène, pour rendre toujours plus lisibles les poses, sortir les détails incongrus… C’est aussi un hommage aux fringues, aux t-shirts de groupes. Je travaille à la tablette graphique, sur une vieille version de photoshop, ce qui me permet de zoomer dans
l’image, pour travailler les détails.
Hank: On peut s’attendre à un tome 5 ou bien comptes-tu orienter ta série “Pure Fucking” vers d’autres univers, comme le Pure Fucking Roller Derby?
Will: Il n’y a pas de tome 5 cette année. Je pense avoir fait le tour de cette démarche documentaire, du reportage dessiné diraient certains. Du coup, l’année dernière, j’ai eu un coup de foudre pour le roller derby. Détail amusant : tout est parti d’une discussion sur mon stand,
au Motocultor… comme quoi !
Hank: Ton actualité estivale? et tes projets à venir?
Will: Expo roller derby/Hellfest dans un bar en Juin au Mans, puis le Hellfest, le Motocultor, une convention de sérigraphie de concerts en Septembre à Montaigu, un album bd sur la vie de Joan Baez qui sortira en Juillet…. Et d’autres trucs en cours, mais secrets !
Hank: As-tu quelque chose à ajouter?
Will: Non. Merci pour ton intérêt pour mon travail. Et au plaisir de te croiser un jour !
Mad Squirrel
Excellent article.
Peggy
Joli “papier”