A Birmingham, il n’y a pas que les PEAKY « FUCKING » BLINDERS, il y a NAPALM DEATH aussi !

C’est en regardant les PEAKY BLINDERS que je me suis dit : « Tiens, je vais écrire un truc sur le dernier album NAPALM DEATH ». Le rapport ? NAPALM DEATH est un groupe né à Meriden, proche de la ville de Birmingham, haut lieu des aventures des PEAKY BLINDERS. Il n’en fallait pas plus pour me donner l’idée. Le cerveau a un fonctionnement étrange parfois, le mien souvent.

napalm death

Bref, NAPALM DEATH est un groupe qui est à l’origine d’un mouvement : le Grindcore. Ce genre de musique extrême mélange le Punk Hardcore et le Death Metal (genre évoqué dans un précédent billet). Les textes, ouvertement antifascistes, sont très contextualisés et souvent liés aux difficultés économiques, sociales et environnementales. Il y a donc du gros riff, de la batterie qui claque, une basse énorme et des cris (c’est dur à écouter dès le matin mais à force, on s’y habitue). C’est avec leur premier album « Scum » enregistré en 1987 (fondateur du genre et qui reste une production majeure dans la discographie de la musique metal) que tout a commencé.

napalm death

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Depuis, en trente ans de carrière rythmée par des tournées incessantes, la flamme reste vivace et intense. Le groupe a sorti 16 albums officiels sans parler de split albums et autres dédiés à des reprises de groupes aussi divers et variés que DEATH, DISCHARGE, SEPULTURA, SLAUGHTER, DEAD KENNEDYS. On est loin des reprises jouées lors de fêtes de la musique, NAPALM DEATH excelle dans le domaine et leurs covers sont, parfois, plus groovy et d’une qualité supérieure aux versions originelles.

Au fil des années et de leurs albums, leur musique (immédiatement reconnaissable) s’est enrichie d’influences Post Punk (KILLING JOKE), Noise Rock (SONIC YOUTH) voire même de sonorités plus industrielles (KORN). Les membres principaux de la formation (Mitch Harris, guitariste, Danny Herrera, batteur et surtout Shane Embury, bassiste et Barney Greenwood, chanteur), véritables bourreaux de travail, restent fidèles à leurs valeurs et racines Punk, à leur rage corrosive véhiculée dans leurs textes mais cherchent constamment à explorer et à innover, apportant ainsi un vent de fraîcheur à leur musique. La preuve en est avec leur dernière production.

napalm death

NAPALM DEATH a sorti cet automne sa seizième galette « Throes of Joy in the Jaws of Defeatism ». Si les textes sont (malheureusement) toujours influencés par le domaine sociopolitique, la musique, bien que conservant le caractère brut originel de NAPALM DEATH, explore de nouveaux horizons. Et je peux dire que ce mélange des genres sonne bien, voire très bien même car la recherche du bon équilibre est souvent difficile et périlleux. Après plusieurs écoutes, les subtilités et différences apparaissent : du groove des lignes de basse, aux rythmes parfois tribaux de la batterie en passant par les effets de réverbération et la variété dans le chant (parfois limite Grégorien, c’est dire …) qui démontre ainsi tout le talent et la palette vocale du front-man Barney Greenwood.

Alors que dire de ce nouvel album ? En résumé, les titres comme « Fuck The Factoid », « That Curse of Being in Thrall », « Fluxing of the Muscle » ou encore « Zero Gravitas Chamber » restent dans la lignée historique de NAPALM DEATH, très Punk Hardcore/Grindcore. A contrario, « Invigorating Clutch » est plus Doom de par l’ambiance gothique et industrielle qui s’en dégage. « Amoral » est le titre le plus mélodique, voire peut-être l’un des plus accessibles écrits depuis leurs débuts. Cela étonne sur le coup mais le rendu est plutôt bon même si on est loin des growls habituels de Barney Greenwood.

Extrait “Zero Gravitas Chamber »

Extrait “Amoral”

Enfin, sur certaines éditions du disque, NAPALM DEATH nous offre deux reprises de qualité : « Blissful Myth » des très sous-cotés punks anglais de RUDIMENTARY PENI et « White Cross » des éternels SONIC YOUTH.

Extrait « Blissful Myth »

Après avoir patienté 5 ans suite à la sortie du déjà excellent « Apex Predator Easy Meat », NAPALM DEATH nous livre « Throes of Joy in the Jaws of Defeatism » qui reste donc fidèle au Grindcore d’origine mais continue d’élargir les horizons et de dresser de nouvelles perspectives. Cela en fait peut-être l’un des albums les plus « accessibles » du groupe même si pour les néophytes, plusieurs écoutes s’avéreront nécessaires car ça envoie du gras tout de même.

PLAY IT LOUD AND ENJOY!

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