Cher ami lecteur, pour moi, un album de Depeche Mode se fête un peu comme des bacchanales olympiennes : on les attend avec impatience, on s’éclate dessus avec excès, on s’extasie et se délasse ensuite, tout en étant prêt à recommencer la deuxième étape, encore et encore.
Ce groupe accompagne mes premiers souvenirs et a été toujours là dans les meilleurs moments comme dans les pires.
Spirit déboule après tant d’attente et un Delta Machine qui avait installé le groupe de Basildon dans une sorte de vol planant aussi bien dans la forme que dans le fond. Une machine bien rodée comme un spectacle de l’âge d’or des années 90.
Spirit renoue avec l’esprit contestataire du groupe, un peu à la manière de leurs albums des années 80, tels que Music For The Masses. Tu retrouveras dans Where’s the Revolution un appel au soulèvement. Tu retrouveras dans Going Backwards, un cri de conscience. J’aime tous les titres de l’album… Laisse-toi entraîner, même s’il n’est pas forcément facile d’accès et nécessite plusieurs écoutes pour un non-initié; c’est sans conteste, un chef d’œuvre pour un amateur du groupe.
En termes de sonorités, l’album est désormais écrit aussi bien écrit par Martin Gore que par Dave Gahan, on note une cohérence et une cohésion plus grande, un apaisement stylistique. C’est un album aux sonorités, sombres, industrielles et fantastiques. Dans certains tracks, on note comme à l’accoutumée des éclaircies sonores angéliques et aériennes qui caractérisent tellement le groupe.
L’album a été produit en grande partie par James Ford (l’un des membres des géniaux Simian Mobile Disco) et par d’autres artistes tels que les Artics Monkeys ou Florence and The Machines. Cela lui confère un son plus actuel, mais qui peut être vu aussi comme un retour aux sons samplés foutraques que l’on trouve dans Construction Time Again.
Mention spéciale à You Move, un petit bijou de sensualité obscure. Un titre très sombre, très sexy, qui évoque le stupre et la luxure. Il rappèlera aux plus connaisseurs les meilleurs passages d’Ultra : c’est le titre que je kiffe le plus, avec tous les autres de l’album, haha.
Je t’enjoins donc d’écouter cet album avec le plus grand intérêt. File donc, ami lecteur, dans l’une de ces gargotes électroniques où l’usage compte plus que la propriété, et écoute cette perle noire. Écoute et entends. Laisse-toi porter par la voix de Dave (et parfois Martin)…
En prime, un clip provenant de l’album avec des visuels toujours aussi léchés : Where’s the revolution.
Bisous la fami.