Feral est le quatrième album du trio stoner californien Snail. Du stoner perché, comme le laisse deviner le très bel artwork animalier qui ferait fureur au pied du sapin.
Il y a un mois, on a publié une citation parlant de gastéropodes sur notre page facebook. C’était relatif au courage du peuple français ramené au fait qu’on est les premiers à avoir goûté les escargots. On a fait le plein avec cette citation… plus de 2 millions de partages, une dizaine de milliers de like. Bref, des scores vraiment hallucinants. En réplique, je voulais faire un billet sur les escargots, le voici. Car aujourd’hui, je vais vous parler d’un petit escargot californien qui est rentré dans sa coquille pendant deux décennies avant de faire son come-back.
Petit escargot porte sur son dos sa maisonnette…
Snail a été fondé en Californie dans les années 90. C’était un power trio Rock – Grunge qui a sorti un album avant de disparaître des radars. Mark Johnson, Matt Lynch et Marty Dodson reviennent en 2009 et publient coup sur coup trois bons albums, Blood (2009), Terminus (2013) et Feral qui est sorti en septembre 2015. Le Grunge étant mort et enterré, les petits gars sont passé vers quelque chose de plus psyché, plus doom et plus stoner. Bref un joyeux mélange de ce qu’on appelle en général le Fuzz. Musicalement, c’est festif. Il y a de beaux morceaux rock et groovy comme « Mustard Seed » ou « Building a haunted house » et d’autres carrément doom comme « Psylocibe ».
A l’instar des portlandais de Red Fang, les escargots californiens font le choix judicieux d’alterner des pistes doom plombées et des pistes plus légères, sur un mode Stoner festif. Cela donne un album équilibré. Pas joyeux, non, même dans les registres plus aérés, Feral est un disque glauque. Oui, glauque festif, c’est possible, comme vomir du vin rouge et de la bûche!
Rien qu’à voir l’artwork de Feral, on sait qu’on a entre les mains un projet un peu torturés. Il est réalisé par Seldon Hunt, un graphiste qui bosse souvent avec des groupes de Doom comme PELICAN ou NEUROSIS. De prime abord, la pochette de Feral pourrait passer pour une scène champêtre avec des animaux à la Oui-Oui : un renne, un escargot violet, des gros champignons. Mais si on se penche un peu plus, si on regarde dans les détails, ce joyeux tableau révèle à l’observateur averti une vision de cauchemar que n’aurait pas renié Jérôme Bosch.
La musique est à l’avenant. Et c’est super bien trouvé de proposer une pochette à deux niveau pour une musique à deux niveaux, non?
Voila un cadeau qui ferait merveille au pied du sapin, pas besoin de l’emballer, la pochette se suffit à elle-même!
Le site internet du groupe (minimum syndical, mais la page facebook est encore plus minimaliste) : Snail website.