On écoute bien fort le dernier single de Funhaus, Scene Vulture
D’accord, imaginez ça. Vous êtes en plein cœur de Londres, au milieu de la nuit, avec la crasse des ruelles collée sous vos semelles. C’est là que Funhaus émerge, comme une créature vicieuse, un vautour de la scène, déployant ses ailes en gueulant que tout le monde a besoin de prendre une claque. Ils n’en ont rien à foutre, mais ça fait justement toute leur beauté.
Funhaus, c’est du rock comme on n’en fait plus, du genre qui ne demande pas la permission pour s’imposer.
Scene Vulture, leur premier missile, est tout sauf un single poli. Non, c’est une gifle, un petit chaos soigneusement orchestré avec un riff de guitare addictif, accroché à vos tripes comme une intoxication sonore. Vous n’avez aucune chance d’y échapper. Le morceau vous agrippe avec une férocité qui ferait trembler même Julian Casablancas un mauvais soir de biture.
Le groupe est jeune, arrogant, et évidemment talentueux. Ils surgissent de cette bouillonnante marmite londonienne qui crache des groupes comme un volcan sa lave. Oui, encore Londres. Encore un foutu groupe anglais qui veut conquérir le monde. Mais ne vous méprenez pas. Ces gamins savent ce qu’ils font, et ils le font bien. Très bien même. Le chant est si décontracté, presque négligé, qu’on dirait que Jarvis Cocker lui-même a soufflé sur le micro pour lui transmettre son attitude je-m’en-foutiste chic. Mais ici, on parle de rock brut, sans fioritures. Le genre qui ne laisse que peu de place à la douceur, juste assez pour vous donner envie d’en redemander.
Ils ont pris la scène londonienne à la gorge, secouant leurs pépites avec une élégance bordélique qui vous fait penser que, oui, c’est vraiment ce que le rock devait être depuis le début. Funhaus s’apprête maintenant à faire ses griffes sur le monde. Et avec un titre comme Scene Vulture, ils arrivent comme des putains de prédateurs, affamés, prêts à dévorer tout sur leur passage.
