Spontanéité, esprit candide et rock’n’roll voila la triplette magique. Sans ménagement Gurl a sorti un second EP en fin d’année « Maybe we’re not kids anymore« .
+ Vous êtes un trio parisien vous venez de sortir votre nouvel EP tout beau tout bleu qui s’appelle « Maybe we’re not kids anymore » première question : est ce que c’est pas un peu frustrant de vivre à Paris quand on fait du surf rock ?
Alexis: (Rires) C’est un peu frustrant, ça l’a été toute notre vie. Mais on s’est mis au skate pour compenser tout ça. On essaye de s’y croire un peu plus comme ça.
+ Vous êtes un peu comme des orphelins à Paname.
Alexis: Ouais c’est un peu ça. Mais on retrouve cet esprit surf dans les personnes qu’on rencontre. On vit un peu grâce au voyage. Paris c’est pas vraiment la ville qui nous fait rêver pour s’émanciper niveau surf c’est sur (Rires).
+ Vous faites une musique ultra fédératrice, fun, et on a envie de faire la fête avec vous. C’est peut-être ça la recette : fun, musique et potes, qu’en penses-tu ?
Alexis: Hum, j’ai plusieurs approches en fait. C’est bien d’avoir des morceaux fédérateurs, danser, être avec ses amis, écouter de la musique ensemble. D’un autre côté, j’aime aussi le coté introspectif. C’est d’ailleurs ce qu’on a essayé de chercher dans ce nouvel Ep, aller plus dans des questionnements. On sait faire des musiques fun et légères, mais on sait aussi parler de choses plus sérieuses, des choses un peu plus difficiles, on va dire.
+ Pour en revenir à la genèse, vous êtes le fruit d’une rencontre de lycée. Tu nous racontes ?
Alexis: C’est ça, j’avais monté Gurl à l’époque avec deux autres personnes. J’ai fait un concert un peu au hasard comme ça, c’était dans le lycée de ma ville. On reprenait des titres d’un groupe qu’on adore qui s’appelle Skeggs. C’est t’a plus grosse inspiration de notre projet. J’ai rencontré notre bassiste qui était dans la foule ce jour-là. Gabriel, qui m’a suivi backstage pour me demander si je ne recherchais pas un bassiste. J’ai dis: « Carrément ! ».
A l’époque je n’avais qu’un guitariste qui faisait de la basse et on savait que ça n’allait pas durer ensemble.
Gurl a un peu renait de ses cendres depuis ce jour.
Pour la petite histoire, Gabriel y est allé un peu au bluff puisqu’il ne savait pas trop faire de la basse, encore maintenant on apprend tous ensemble. Pareil pour Alex, on l’a recruté vraiment au dernier moment pour enregistrer notre premier Ep parce qu’ notre ancien batteur nous lâchait. Lui ça faisait 6 ans qu’il n’en jouait plus.
On s’est retrouvé autour de nos instruments un peu au hasard. C’est ça aussi qui est assez cool.
+ Le premier Ep était très DIY, pour ce second le son s’est étoffé mais on entend encore cette pâte DIY c’est quelque chose que vous ne voulez pas lâché ?
Alexis: On ne sait pas. Oui c’est quelque chose qui nous tient à coeur. Mais on ne se ferme pas les portes. On veut tester plein de choses, créer un univers musical assez riche.
Puis surtout quand on a commencé la musique on n’avait pas le choix. On n’avait personne autour de nous, fallait se lever tôt pour faire bouger les choses. Encore maintenant c’est une esthétique qu’on veut garder même si en terme de production ça peut évoluer bien sur.
+ Ce nouvel EP résonne un peu comme une ode à « l’adulescence » ce passage à l’âge adulte parfois compliqué. C’est des expériences personnelles ou c’est plutôt un sujet qui vous tiens a coeur ?
Alexis: On n’a pas pensé au contexte, au sujet de l’Ep avant de l’écrire. Les compos je les amène en acoustique et elles résonnent par rapport à la situation que je vivais. Ça se voulait plus « bleu » parce que j’ai percé cette bulle de l’enfance avec des questionnements plus compliqués, des remises en question etc etc…
+ On sent que ce disque est mieux produit, que vous avez prit du temps en studio.
Alexis: On vient de cet esprit très DIY, et puis surtout, on ne connait personne dans le milieu, groupes comme producteurs etc etc…
On se jette dans ce grand bain sans savoir ou on va. Le seul truc qu’on a c’est nos références. Skeggs ça a été aussi un guide pour nous. Genre: « On veut quelque chose dans ce style là ».
On n’avait pas les mots sur comment définir le son, on apprend tous les jours.
+ Autre anecdote, vous êtes un groupe né pendant le covid.
Alexis: C’est ça (Rires). Mais même sans ça on l’aurait fait. Le covid ne nous a pas freiné. C’est pour ça que le premier Ep s’appelle « Garden Party » puisque notre premier concert on l’a fait dans le jardin.
+ Il y a un coté graphique assez fort dans Gurl comme le montre vos deux pochettes de disque. Le dessin, l’art graphique c’est important pour vous ? Vous voudriez le developper d’avantage ?
Alexis: Carrément. A coté c’est mon métier, je suis dans la mode. Je baigne dans ça depuis tout petit, l’art en général. C’est un peu ma façon de communiquer. Gurl c’est mon exutoire, dans la mode par exemple tu bosses parfois pour des choses que tu n’aimes pas forcément etc etc….
La musique outre le fait que c’est un moyen d’expression incroyable c’est aussi un moyen d’expression visuel fort qui est super libre.
Le fait d’avoir un groupe ça m’a donné encore plus envie de pousser la chose. Le visuel, le merch, enfin plein de choses.
+ Vous avez sorti le clip de « Silly Dreams » ou on voit les copains de Johnny Mafia dedans. Cette scène française est de plus en plus présente. Quels regards vous portez sur le rock en France ?
Alexis: On a vraiment ce regard puéril et candide. On est assez émerveillé du truc. On pensait pas qu’il y avait autant de groupes comme nous, dans cette esthétique là.
On s’est rendu compte qu’il y a cette scène implantée depuis quelques années.
Pour Johnny Mafia, c’est un groupe qui me touche. Ils ont leur projet depuis 10 ans, ça marche fort. C’et Sun peu des mentors, ils prennent pas de haut, ils sont trop gentils. C’est tellement humain et je me devais des les mettre dans le clip.
+ Vous êtes un peu jeunes mais si on remonte le temps et que je vous contacte pour apparaitre dans le jeu « Tony Hawk », vous foncez ?
Alexis: Ouais carrément ! Grosse influence de jeunesse. « Tony Hawk pro skate 2 », incroyable. Avec cette bande son de dingue.
+ En 2022 vous avez remporté un tremplin, le « Rock n Roll radio » de Rock n Folk. Comment vous avez vécu l’histoire ?
Alexis: On a rencontré Sacha assez rapidement. Il nous a invité dans les locaux. Il a adhéré pas mal au projet.
La proposition de participer à ce festival est arrivé et de fil en aiguille, demi finale, finale, et la win (Rires).
Ça nous a beaucoup motivés pour aller plus loin dans l’évolution du groupe.
Ça a soudé Gurl aussi, encore plus.
+ Vos prochaines dates ?
Alexis: On part en tournée en Espagne et au Portugal du 24 Janvier au 4 Février. Et pas mal de choses ensuite par la suite.
« Maybe We’re Not Kids Anymore » dernier Ep de GURL
Toujours disponible
Crédit photos: Jonas Wibaux