Jaymie Silk, le mec qui passe de l’electronica à la gabber en moins de 30 secondes. Si si ! Et le pire, c’est que ça marche.
Quand on parle d’un artiste et de sa musique, il nous arrive de parler de la « croisée des genres ». Une expression valise qui permet de ranger un artiste. Une foutue étiquette que certains nous balancent à toutes les sauces. J’avoue que, par moments, il m’est arrivé de m’en servir. C’est le côté simple.
Avec Jaymie Silk, l’expression ne sert à rien. C’est même pas à la cheville du mec qui arrive, sur son album ‘Young, Broke & Fabulous’ qui sort aujourd’hui chez Pelican Fly, à faire le grand écart entre une electronica planante à une presque gabber lancinante. Le genre de truc pour lequel j’ai un attrait quasiment instantané. J’y peux rien, c’est magnétique. La proposition de base paraît si folle que je n’arrivais pas à y croire. On passe littéralement du coq à l’âne en un morceau et sur celui d’après on est dans R’n’B langoureux avant de passer à un truc qui à faire pâlir Woodkid avec un peu plus d’âme. Voilà ce que M. Silk nous propose. C’est le mec qui vient, pose ses affaires et te dit de ranger tes étiquettes. Il s’affranchit constamment des genres et des tendances, pour une musique qui se veut à son image : transversale. C’est pas pour rien que la clique de DJ Slow lui a laissé les clés. Après nous avoir déniché un Cashmere Cat onirique, ils laissent la parole à ce franco-canadien sans limites.
Mine de rien, on parle là d’un mec qui se pavanait dans un hip-hop avant de prendre un virage électronique et, franchement, ça fait plaisir à pas mal de monde. On le retrouve ainsi dans quelques playlists bien pensées et sur les petits papiers des iNOUïS d’un Printemps de Bourges sous confinade. De quoi faire de lieu un des artistes montants de la scène électronique actuelle. Une fois que t’as eu le PdB et que tu accèdes à AOW, c’est la promesse d’une sacrée carrière. Achievment unlocked comme ils disent !
En plein bordel mondial, et album ‘Young, Broke & Fabulous’ se veut comme un hymne optimiste et évocateur de bonheur. Un beau LP qui déborde d’idées folles et qui vient, tour à tour, casser les codes de la bass music, de la techno, du club garage et j’en passe. Le tout en ajoutant des petits détails et influences d’origines inconnus. Difficile donc ce passer à côté de ce LP qui suit la voie tracée par un cryptique triptyque d’EP sortis plus tôt chez Pelican Fly. Les 3 Diasporave faisaient le lien impossible entre diaspora et rave. Aujourd’hui, avec son album, il brise ce lien si ténu. C’est magie.
Pour vous convaincre, le dernier morceau de l’album : Somebody Like You en version live. Un truc tubulaire qui commence sur une ligne de basse. Le fan de Thundercat qui sommeille en moi est pris direct de cette envie de suivre le rythme. Flow posé, instru relaxant et cette voix… Cette voix purée.. C’est juste l’idéal pour commencer la journée. Jaymie, c’est quelqu’un comme toi dont j’avais besoin de pour commencer ma journée.
J’espère que, vous aussi qui êtes chez vous, vous allez vibrer. Bisous.
Jaymie Silk
Je ne pensais pas avoir envie d écouter mon propre album après avoir lu une rubrique sur le sujet;) Chapeau
Au plaisir
Jaymie