Assassin’s Creed
Keanu Reeves, malgré un jeu, hum, minimaliste, est un acteur au capital sympathie extraordinaire et à la carrière jalonné de film qui ont marqués leur époque : Point Break, Speed, Matrix, Les Liaisons Dangereuses, Dracula, L’avocat du Diable, My own Private Idaho, Johnny Mnemonic…Dernièrement, il a su remonter l’intérêt du public avec un film venu d’un autre temps : John Wick, une série B à base de flingues et de coups de poing dans la gueule, comme une production de Luc Besson mais qui aurait la classe et qui ne serait pas vulgaire. Le scénario tient volontairement sur un timbre poste : un ancien tueur à gage se fait tuer son chien et voler sa bagnole et se lance alors dans un massacre intégral de ses ennemis. Le film avait su créer un petit univers underground, une sorte de monde privé pour assassins internationaux et réussissait à donner envie de voir une suite et la voici aujourd’hui sous nos yeux.
Le scénario tient toujours sur un timbre poste : John Wick se voit rappeler une ancienne dette qu’il refuse d’honorer jusqu’à ce que sa maison explose et du coup…ça va chier. Bref c’est pas du Bergman mais en même temps on est pas la pour ça, on est venu pour voir Keanu défoncer la gueule d’un tas de méchants en costard et on est pas déçu, loin de là. En effet, même si le film met un peu de temps a démarrer, une fois que le décor est mis en place, ce n’est plus qu’une succession de castagne et de flingages gore en tout genre. D’une débilité cosmique (consciente et volontaire) John Wick 2 se veut un divertissement jusqu’au boutiste et fait preuve d’une rare générosité malgré un budget limité. Quand a Keanu, il prouve qu’a 50 ans, il pète une forme assez exemplaire et qu’il est devenu l’un des seuls acteurs hollywoodien a pouvoir assurer des scènes de castagne de cette ampleur.
Alors évidemment , la mise en scène ne casse pas trois pattes à un canard, et c’est ce qui aurait pu amener un film comme celui ci vers des horizons plus ambitieux, mais l’image n’est pas moche pour autant, les décors de Rome étant magnifiques et la photo plutôt léchée. Il y a une volonté de bien faire constante et ce que ce deuxième chapitre perd en originalité, il le gagne en générosité. Le tout est emballé par un casting de gueules cinq étoiles : Peter Stormare, Ian McShane, Laurence Fishburne, John Leguizamo, Common et Franco Nero.