Une arrivée embouteillée sur le site du fort de Saint Père, C’est sous un beau soleil que Jonathan Personne ouvre le bal sur la scène des remparts.
Le leader échappé de Corridor présente son disque d’un « homme sans visages« .
En français dans le texte le canadien livre un essai plutôt convaincant. Vient le tour de la révélation rock outre Manche de 2021. Florence Shaw, complet noir et robe à paillettes dorées portée en tablier, envoie son art-punk / spoken words acerbe en pleine poire.
Agréablement surpris par la qualité du live, les tempos des tracks sont un peu pitchés ce qui rend la prestation plus punk que sur les disques.
Dry Cleaning est assurément un groupe sur lesquels il faut compter. Avec deux disques à leurs actifs les londoniens font le taf et ils le font bien.
Place à Squid qui vient remplacer au pied levé Viagra Boys. Ces derniers absents de dernière minute pour cause médicale.
Ollie Judge, lead et batteur incroyable de la formation de Brighton ouvre au micro tout sourire par: « We’re not Viagra Boys »
Eux aussi ont été projeté sur le devant de la scène internationale avec ce premier disque en 2021 « Bright Green Field » sorti chez Warp et salué par la critique.
Petite surprise à mi-set, ils jouent « Sports » des Suédois, malheureux absents de cette 31ème édition. Enfin la fosse chante à l’unisson quand vient « Narrator« , titre phare qui avait fait mouche à mes oreilles dès la première écoute.
Quelques minutes de repos avant de retenir son souffle pour la troupe de Gilla Band. La boucle est bouclée puisque Daniel Fox (basse) a produit le dernier disque des Psychotic Monks, présents la veille lors de la soirée d’ouverture. Ça prend au corps. Une apnée de 55 minutes tout en rage.
La nuit tombe pour laisser la place au vaisseau spatial d’Anthony Gonzalez et sa galaxie M83. Une scénographie proche d’un film de SF avec des couleurs empruntées aux années 80. « Stranger Things » qui match avec « Rencontre du 3ème type ». Un concentré pur de pop culture. « Mon premier concert à la Route du Rock remonte à 2003 et c’est l’un de mes meilleurs souvenirs de live » lance Anthony au public breton.
Belle ouverture avec « Oceans Niagara » du dernier disque en date « Phantasy ».
Un show qui transpire le rock avec l’apport scénique de 3 des musiciens des toulousains de Bruit.
Une set list géniale qui balaye un peu toute la discographie. Vient l’instant quasi mystique de « Wait« , comme suspendu dans l’air. Puis « Midnight City » vient souder le public. Affublé du fameux masque à 3 yeux, M83 nous laisse danser dans ce club extraterrestre avec « Clubbin« .
Une première soirée ou le public à répondu présent, joyeuse fourmilière. Au loin résonne Spécial Interest. La scène du fort laisse la place au comeback de Stu Mackenzie qui n’avait pu honorer le live l’année passée sur cette même scène. Mais en 2023 les voilà bien présents les australiens de King Gizzard & The Lizard Wizard. Ça démarre fort avec « The Dripping Tap » morceau de 13 minutes du magnifique disque « Omnium Gatherum ». La machine est lancée à pleine vitesse. Le festival a laissé un créneau d’1h30 et il faut a moins ça pour apprécier leurs talents. Un vieux morceau de « Nonagon infinity » et « Magenta Mountain » qui arrive à l’heure de jeu. On passe par tous les styles du Rock n Roll et j’inclus volontairement le hip-hop dans ma phrase. La déflagration KGLW se termine sur leur Godzilla à eux, « Gilla Monster » nous brule les jambes d’avoir trop sautés.
Le temps de la traditionnelle chenille et il est déjà 2h du matin. Cette belle soirée se termine par le DJ Set de la canadienne Marie Davidson sur la nouvelle scène « Indie Way » positionnée dans les douves du fort. « Dance all night long », marqué par une grosse averse, Bretagne oblige. De l’eau et du son jusqu’au bout de la nuit.