Last Son est un concept album en quatre saisons proposé par cinq espagnols qui savent ce qu’ils veulent : nous emmener jusqu’au bout de leur rêve
Le 13 novembre dernier, vers midi, j’interviewais Charlotte Wessels à propos de son dernier projet, le concept album The Deviant Hearts qu’elle vient de boucler avec le supergroupe Phantasma. C’est Charlotte qui a écrit l’histoire et les paroles des chansons. Comme elle trouvait compliqué de ne raconter l’histoire qu’au travers des paroles des chansons, elle a décidé d’écrire un roman qui sert de trame à l’histoire. Avant cette expérience, Charlotte n’avait jamais songé à faire un concept album car si elle en aime certains, comme Tommy des Who, il y en a bien d’autres qu’elle n’aime pas. Parce que l’histoire ne lui plait pas. Et je peux la comprendre, parce que compte tenu du concept du concept, si l’histoire est conne, le projet ne tient pas debout. Il faut quelque chose de solide, qui non seulement soit intéressant à suivre mais qui, en outre, permette de composer un disque intéressant.
Il était une fois cinq musiciens…
L’histoire de Last Son, je veux dire, l’histoire de l’histoire, je ne la connais pas. J’ai pris le train en marche. De toute façon le groupe entretient un certain mystère autour de la genèse du projet et comme c’est pas des musiciens hyper connus, ça reste assez hermétique. Ils avaient un site internet qui est down depuis quinze jours, leur page facebook est chiche et si gougueulise Last Son tu tombes sur plein de truc qui n’ont rien à voir… Je peux te dire que cela commence à Alcázar de San Juan. Cinq musiciens qui se décident à travailler sur un projet. Comme tout concept album, ça part d’une histoire, un pitch:
La population de laTerre a été décimée par on ne sait pas trop quoi et le dernier des hommes se réveille un beau matin. Seul. Il explore la planète abandonnée et s’interroge, il songe à mourir mais se ravise finalement quand le printemps arrive et fait changer le paysage. Il poursuit alors sa quête…
Last Son n’existe que pour ce projet de concept album. Ou plutôt, un concept décliné en quatre album. Un par saison. Chaque album sortant le 20 mars. Et pourquoi le 20 mars? Parce que c’est le jour de l’équinoxe de printemps….tu comprends jusqu’où ces mecs vont dans leur délire?
Les gars sont vraiment doués, ils jouent un genre de Doom inspiré, très mélodique, qu’on pourrait qualifier de Post Metal. les compos sont justes, avec ce qu’il faut de mordant, ce qu’il faut de mélodie, ce qu’il faut de hargne…Même si l’histoire n’est pas bouleversante d’originalité, elle porte en elle tous les ingrédients qui font un bon concept album. Et le résultat est bluffant. C’est beau, poétique, entraînant.
Pour le moment, deux saisons sont sorties, l’hiver en 2014 et le printemps en 2015. On espère très fort que le groupe poursuive sur sa lancée, mais pour le moment, le succès est plutôt d’estime….
Le groupe s’est fendu d’un beau clip pour le dernier morceau de l’album de printemps qui porte un titre pas facile à retenir, Poxt Spring Rebirth: The Architect´s Art on the failure of creation…
Je ne sais pas si on peut dire que le son ait trouvé son public, mais si tu aimes les musiques d’ambiance un peu poilues et qui sortent des sentiers battus, ce skeud est fait pour toi, l’ami. C’est un disque un peu fou, voire complètement barré mais qui redonne un peu espoir. Des mecs sortis de nulle part qui montent un projet artistique sur quatre ans et n’en ou rien à foutre de la réussite commerciale, c’est encore possible dans notre monde consumériste… c’est quand même un message positif, non?